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  • : Sur cette planète, tous les chemins qui mènent à l'Art nous passionnent. Nous vous proposons de découvrir, à travers ce collectif, nos créations modestes mais ambitieuses, nos sources d'inspiration, nos engagements responsables, nos réflexions sociétales. De l'Art contemporain à l'Artisanat en passant par l'Art de vivre, nous souhaitons votre participation à cet espace de liberté, de partage et de création sous toutes ses formes. "Créer, c'est résister. Résister, c'est créer." S.Hessel
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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 16:17

emelyne-boursier-28-ans-et-deja-auteur-d-un-premier-roman_6.jpg

 

 

"Les seules choses qui sont impossibles à finir sont celles que l'on ne commencent pas."

Lynn Jonhson.


 

ob_98809d_image-27569-1-20304-1-9323-1-38646-1-6538.jpgCette histoire nous ramène quelques années en arrière où une jeune fille tenait en elle une lueur qui ne prétendait qu'à être mise en lumière. L'écriture était depuis des années une passion dévorante ne demandant qu'à se concretiser. Mais tel un randonneur faisant les premiers pas de sa montagne sacrée, et qui perdu en ne voyant pas le sommet de son assencion, apperçoit au loin des balises; chemin faisant, de balises en balises, voici qu'un jour il en atteind le sommet.

Et c'est ainsi que de chapitres en chapitres, Emelyne Boursier, mon amie Emelyne Boursier, bravant les incontrolables baisses de moral, de confiance en soi, d'idées d'abandon, de démotivation,  a mené à bien son projet avec brio.

 

"Des gens de chez soi", roman policier méridionnal, nous amène a suivre l'enquête officieuse du jeune lieutenant Martinez lors d'un retour forcé au pays. D'une écriture habile, efficasse, agreable et limpide, Emelyne décrit une enquête policière halletante et ficelée, tout en y alliant une reflexion sociale profonde amenant le lecteur à prendre du recul sur sa propre personne. Un roman pouvant mettre en doute nos jugements, nos valeurs ou nos idéaux; car Martinez méprise cette région de "cul terreux" qu'il a quitté voici 10 ans pour s'installer à la capitale. Son ami d'enfance le capitaine Ben Djedou, lui, n'a pas fais ce choix. Et c'est en s'impliquant ensemble sur cette enquête meurtrière que Martinez decouvrira et redécouvrira sa région sous un oeil souvent acerbe et pourtant différent.

 

Derrière ce roman se cache un auteur ambitieux, talentueux que j'ai vu lutter contre elle-même pour pouvoir laisser "Des gens de chez soi" voir le jour. Et voici qu'au sommet de cette montagne se cache un parc nationnal dont les montagnes n'attendent qu'à être gravies!

 

Car le lieutenant Martinez n'est pas en reste, les enquêtes sont encore nombreuses a élucider, et l'humanité n'a pas encore montré toute ses facettes...

 

                                                                                                                                                                   Fanny

 

4ème de couverture:

Tout commence aux portes gardoises des Cévennes, où - dans une ambiance méridionale - le verbe haut et la chaleur accablante du mois de mai seront le décor du retour forcé d'un enfant du pays : le lieutenant Martinez. Ce dernier a un mépris infini pour sa ville natale et il ne le cache pas. Mais tant que cela n'influe pas sur l'enquête qu'il va mener officieusement pour le compte de son ami d'enfance, le capitaine Ben Djedou, rien de grave...

 

Acheter "Des gens de chez soi":

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Chapitre

 

Article de journal:

Midi-libre: "Des gens de chez soi", un policier aux airs familiers.


 

 


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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 17:09

Nietzsche187a.jpg

 

 

   couv-yalom-nietzsche   Tout le monde connaît le nom de Friedrich Nietzsche. Tout le monde ne l'a pas lu, moi la première. Pourtant, ce n'est pas faute d'en avoir très envie, ni d'avoir dans mon entourage proche un de ses passionnés qui m'y encourage depuis des années, il se reconnaîtra ... "Le Gai savoir" m'attend depuis déjà quelques temps et j'ai, jusqu'à maintenant, reculé l'échéance de cette rencontre. Pourtant, c'est par un biais complètement innattendu qu'elle a finalement eu lieu, cette rencontre. C'est par le biais de ce roman dont je voulais vous parler aujourd'hui "Et Nietzsche a pleuré" d'Irvin Yalom que j'ai découvert au détour d'une de mes innombrables errances dans une librairie dont il était "coup de coeur". Je me suis laissée tenter, l'ai dévoré et me voilà saisie par une frénétique envie de dévorer l'oeuvre entière de ce philosophe. Parce qu'avant de découvrir l'oeuvre, Irvin Yalom m'a fait découvrir l'homme. Comme si j'y étais, comme si je pouvais lui parler, le toucher, l'appréhender, non pas comme un génie de la philosophie mais comme un homme, tellement palpable qu'il en est devenu humain, trop humain...

"Et Nietzsche a pleuré" est avant tout une fiction: son auteur a imaginé la rencontre entre le philosophe dont la santé était dans un état critique - migraines d'une intensité insoutenable - et dont l'affliction aurait été liée à une passion contrariée: celle qu'il nourrissait pour l'épatante Lou Salomé. Dans le roman, cette femme - et quelle femme! - à l'origine du mal dont souffre Nietzsche n'en demeure pas moins soucieuse et entreprend une manigance: celle d'organiser une rencontre entre le philosophe et le docteur Josef Breuer. Bien évidemment, cet éminent médecin a existé, a côtoyé le jeune Freud et a grandement influencé la médecine Viennoise de son époque. Dans le roman, alors que les prémices de la psychanalyse se font sentir, Josef Breuer doit sa renommée aux soins apportés à l'une de ses patientes guérie d'une hystérie par le biais d'une "thérapie de la parole". Il n'en faudra pas moins à Lou Salomé pour être persuadée que c'est exactement ce dont a besoin son ancien ami Friedrich Nietzsche et pour persuader le docteur de recevoir le philosophe. Tout cela dans le plus grand secret et à l'insu du brillant mais non moins extrêmement malade Nietzsche... C'est alors que le lecteur assiste, fébrile et concerné, aux extaordinaires entretiens entre le docteur et son patient. Mais qui est le patient? On finit par se le demander et, sans même s'en rendre compte, on se retrouve propulsé au coeur de la pensée Nietzschéenne, aussi facilement que s'il s'agissait du premier homme venu!

Bref, un roman subtil, brillant, et qui a la qualité extraordinaire de rendre un monstre de la philosophie abordable. A peine ce roman fermé, vous n'aurez qu'une envie: vous ruer dans votre librairie pour vous procurer l'oeuvre entière de ce philosophe. Merci à Irvin Yalom d'ouvrir une porte sur la philosophie par le biais d'une vie, humaine, si humaine...

Emelyne

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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 18:40

Banière beloved 2

 

 

 

Beloved-toni-morrisonIl y a des romans que l'on tarde à lire sans trop savoir pourquoi. Beloved de Toni Morrison m'a été offert par un proche, il y a plus de trois ans. J'ai tourné autour, je l'ai ouvert, refermé, en ai programmé la lecture, l'ai remise à plus tard - en sachant pourtant que c'était un grand roman! - et l'ai finalement offert à d'autres, le recommandant chaleureusement, persuadée que c'était un roman fabuleux sans pour autant l'avoir lu moi-même... Et puis, enfin,  je l'ai racheté et l'ai commencé... Je crois que je peux dire, et ce serait un euphémisme, que la lecture de ce roman a été ma plus belle rencontre littéraire. Toni Morrison, prix Nobel de littérature en 1993 est un auteur incontournable pour qui aime la littérature et c'est sans compter l'ensemble de son oeuvre puisque je n'ai lu que Beloved...Home, son dernier ouvrage paru, est au programme intense de ma table de chevet - entre autres romans du même auteur - mais c'est donc de Beloved que je vais parler dans cet article.

Beloved, c'est l'horreur et la barbarie de l'esclavage transcendées par une plume profonde, acérée et poétique. Toni Morrison, dans ce roman d'un humanisme éclatant, foisonnant, débordant, permet le sublime en passant par les voies du tragique et de l'indicible. Il y a dans Beloved toute l'ignominie dont sont capables les Hommes et toute la beauté que seule la sagesse et la résilience sont aptes à faire émerger du pire. Toni Morrison, premier auteur afro-américain distingué par des prix littéraires, est incontournable si l'on considère, par ailleurs, qu'il y a dans l'Art une forme incontestable d'engagement. Toni Morrison elle-même, dans un interview paru dans l'Express en 2009 (cf Article de l'Express), parle de l'écriture comme d'un acte politique : "Tout écrivain digne de ce nom parle du monde qui l'entoure"... Le monde, tel qu'il est ou tel qu'il a été, Toni Morrison ne se contente pas d'en parler ou de le décrire, elle y porte un regard d'une grande intelligence, un regard acerbe et tendre vis-à-vis de cette humanité qu'elle y sublime jusque dans la sauvagerie et la souffrance la plus extrême.Il y est question d'esclavagisme, vous l'avez compris, mais aussi de maternité, d'amour, de haine, de culpabilité, de responsabilité, de singularité... D'humanité, en somme, et dans un style dont la dimension poétique et la finesse sont à couper le souffle. L'enchevêtrement des images colorées, sombres, douces et douloureuses tour à tour, vous emporteront là où vous ne voulez pas aller et d'où vous ne voudrez plus repartir ...

"Beloved", paru en 1987, doit impérativement figurer dans votre bibliothèque !

 

Emelyne

 

"Ils chantaient en rythme.. Ils chantaient des chansons d'amour à Madame la Mort et lui écrasaient la tête. Plus que le reste, ils tuaient l'allumeuse que les gens appellent Vie pour les avoir dupés. Pour leur avoir fait croire que le prochain lever de soleil en vaudrait la peine; qu'un bout de temps de vie en plus changerait tout, enfin. Morte la vie, c'est alors seulement qu'ils seraient saufs. Les chanceux - ceux qui avaient vécu là assez d'années pour avoir estropié, mutilé, peut-être même enterré leur vie - avaient l'oeil sur les autres qui subissaient encore son étreinte aguichante, tout occupés à se soucier et à penser à l'avenir, à se souvenir et à rêver au passé." Beloved, Toni Morrison

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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 13:50

nature 0049

 

Voici un poète qui a déjà eu droit à un article sur Create On Earth. Ce n'est pas le lieu ici pour développer une nouvelle analyse de cette oeuvre. Simplement le désir de partager avec vous ce magnifique poème. Une remarque cependant. Comment ne pas rester interdit face à cette écriture qui sait si bien, et avec une telle modestie, investir notre quotidien avec la pure présence de l'état d'être purement poétique ? Ainsi le quotidien se trouve en suspens, transpercé de part en part par une origine insondable qui s'éloigne à l'infini, immémorial... et un sens à venir tout aussi infini, indéfini dans sa possibilisation, édifiant le chemin, pas après pas.

 

 

                                                                                                         Vlad

 

nature 0039

 

 

La Maison Bleue

 

Par une nuit de soleil éclatant. Je suis dans la forêt touffue et regarde ma maison couleur de brume. C'est comme si j'étais mort récemment et que je la regardais sous un angle nouveau.

Elle est là depuis plus de quatre-vingts été déjà. Son bois est imprégné de quatre couches de joie et trois couches de douleur. Quand celui qui l'a habitée meurt, on repeint la maison. Le mort la peint lui-même, sans pinceau, du dedans.

De l'autre coté, il y a un terrain découvert. un ancien jardin, aujourd'hui à l'abandon. Des brisants immobiles d'herbes folles, des pagodes d'herbes folles, un texte qui jaillit, des Upanishad d'herbes folles, une flotte viking, des têtes de dragons, des lances, un empire d'herbes folles !

Au-dessus du jardin abandonné voltige l'ombre d'un boomerang, lancé encore et encore. Il est relié à quelqu'un qui a vécu dans la maison, bien avant mon époque. Presque un enfant. Une impulsion en émane, une pensée, une résolution : "créer...dessiner..." pour pouvoir échapper à son destin.

La maison ressemble à un dessin d'enfant. Une candeur intérimaire, apparue parce que quelqu'un s'est bien trop défait du mandat de l'enfance. Ouvrez la porte et entrez ! Ici, dans la maison, l'agitation règne sous le toit et la paix dans les murs. Le tableau d'un peintre amateur est accroché au-dessus du lit: il représente un bateau de dix-sept voiles, des crêtes de vagues qui moussent et un vent que le cadre doré ne parvient pas à contenir.

C'est toujours aussi tôt ici, c'est avant la croisée des chemins, avant les décisions irrévocables. Merci pour cette vie ! Je manque pourtant d'alternatives. Toutes mes esquisses veulent devenir réalité.

Au loin, sur l'eau, un moteur étire l'horizon de cette nuit d'été. La douleur et la joie se dilatent ensemble, sous le verre grossissant de la rosée. En fait, nous ne savons pas, mais nous pressentons qu'il existe un bateau jumeau de notre vie, qui suit un tout autre cours. Alors que le soleil flambe derrière les îles.

 

 

                                                                                                                   Transtromer

 


 

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 15:40

 

 nature 0016

 

 

                                                                  La Chouette de Pallas Athéna

 

abstract 0085


 

Aux périphéries des métapôles, le bruit des choses de la ville s'écoule en ruisseaux

Et vient à s'apaiser à la lisière, suspendue sur la corniche. 

Du matin le plus matinal jusqu'aux confins de la nuit, 

La sueur sur les fronts et le sang chaud dans les artères :

L'accomplissement de ce pour quoi ils vivent et errent ici bas.

Chaque jour le sable de leurs vies s'écoule et est à reprendre.

Toi tu n'es pas toi et lui il n'est pas...  

Dans tes yeux, tu n'as aucune réponse à attendre parce que la question ne se formule pas.

De tant de héros aux fortes volontés sur les sentiers de la connaissance,

S'élevant par paliers dans les sphères trans-lucides : équilibristes sur les crêtes hautes.

Vous siècles et millénaires ce que vous dispensez vous le récuperez, poussière revenue à la poussière...

Dans les labyrinthes des espaces tentaculaires, simultanément ouvrant et se refermant,

Les trajectoires des milliards d'êtres dans les processus du chaos physique,

Sachant et ne sachant pas où mènent vos pas

Et leurs origines qui se perdent dans les racines du temps. 

La chouette de la sagesse se lève et ne se lève pas, envol au seuil du soir.

 

 

                                                                              Vlad

 


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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 14:42

Tout-le-monde-devrait-ecrire.jpg

 

 

 

 

Tout-le-monde-devrait-ecrire-G.Picard.jpgSous ce titre polémique, Georges Picard publiait en 2006 aux éditions José Corti un essai décapant qui, arrachant l'écriture aux lieux où elle est traditionnellement attachée, lui rend sa nécessité originelle : écrire est une activité humaine essentielle,  pas seulement pour les écrivains, les scientifiques, les intellectuels chez qui elle est pratique quotidienne ; pas seulement en vue d'une publication ou d'une exploitation commerciale. Pour être au clair avec soi-même, écrit-il, pour savoir de quoi sa propre pensée est réellement capable, l'épreuve de l'écriture me paraît cruciale. Peut-être publie-t-on trop, mais il n'est pas sûr que l'on écrive suffisamment.

Les arguments apportés à cette profession de foi sont nombreux, et vont de la nécessité de risquer sa trace – pour que s'instaure la distance critique indispensable à une pensée libre et autonome – à la résistance au "carnaval social", au matraquage publicitaire et médiatique, aux préconisations de tous ordres qui nous outragent quotidiennement.

Le chiffre de 7 millions de personnes écrivant en France est avancé sur Internet – je ne sais pas ce qu'il vaut, je n'ai pas les moyens de vérifier. Mais depuis trente ans que j'organise des ateliers d'écriture j'ai pu mesurer combien la nécessité d'écrire s'imposait quels que soient le milieu social, l'éducation, l'activité professionnelle, et l'âge : on a besoin d'écrire pour se sentir vivant et responsable de sa pensée.

Malheureusement nous sommes sous le sinistre règne des ploutocrates, adorant veau d'or et best-seller. Un livre qui n'a pas de succès ne vaut rien, alors le pauvre bougre qui préfère passer ses soirées à noircir du papier au lieu de se vautrer devant TF1 est tout simplement au mieux un invisible, au pire un con. Dans tous les cas un allumé, fermez le ban ! La réprobation visant les adeptes d'Onan englobe les écriveurs anonymes : soupçonnés de se livrer à une jouissance illicite (qui ne "rapporte" rien), ils la paient au prix de la solitude. Ils ne trouvent d'oreilles bienveillantes que dans des ateliers d'écriture, cercles d'habitués eux-mêmes souvent fermés. On rêve d'échanges plus vastes.

Si sortir de la solitude est capital pour ceux qui éprouvent douloureusement l'isolement, inscrire dans notre réalité sociale des lieux de spiritualité laïque est indispensable pour qu'émerge, en marge d'une tyrannie consumériste et de sa contestation forcément prise au piège, des modes de pensée sauvages, exogènes. Dans l'art – lequel ne couche jamais dans les lits qu'on a préparés pour lui, disait Dubuffet – soufflent ces vents du large. Se frotter à ces pratiques, quels qu'en soient les bonheurs, ouvre des horizons neufs. Confronter sa vision à d'autres visions, à l'inverse de la consommation culturelle, mobilise les énergies créatrices et pousse à des transformations en profondeur.

Ces constats, ces nécessités ont amené un groupe composé d'écrivains et d'habitués des ateliers d'écriture à s'organiser en association pour fonder la Maison de l'Écriture. J'ai le bonheur d'être partie prenante dans cette aventure.

Destinée à tous ceux qui veulent trouver un refuge loin du fracas social pour penser, la Maison de l'Écriture ancre dans un territoire campagnard, dans un espace non seulement géographique mais social, l'impérieuse nécessité qu'existent des espaces voués à la vie de l'esprit hors de toute confession religieuse ou mercantile. Ce blog se fera l'écho des avancées de ce projet.

 

                                                                                                    Virginie Lou-Nony

 

 

Vous trouverez également  cet article sur le blog L'ortie des Books, hébergé sur Médiapart.

 

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 22:41

 

 nature 0052

 

 

Que l'ultime de l'existence, le sens du sens, ne se laisse point concevoir ni penser d'emblée, cela est un point de départ parmi d'autres. En revanche ce qui étonne et étonnera toujours, sont les pulsions et impulsions qui ont appris à entraver et empêcher, aveuglement mais avec un acharnement qui est aussi un sommet du génie de la bêtise. Et donc entraver et empêcher toute venue à la présence de toute question véritable : à entendre celles qui questionnent, sans joie ni tristesse, simplement l'exigence suprêmement altière de faire sens dans l'extension maximale de l'univers, aussi peu que cela soit tenable. Quand une question est un scandale, quand une pensée est un crime. Ces questions là mènent aux confins de leurs profondeurs propres, et quand elles touchent et percent le fond : elles débouchent dans les étoiles. Celles qui avant l'étonnement qui questionne étaient simplement au dessus de nos têtes, au delà des cieux où flottent les herbes folles. Ces questions s'agglomèrent et se dispersent en faisceaux qui pointent et indiquent le sens. Aussi leurs filaments transversales transpercent de part en part, de cet infini à l'autre infini, les tréfonds qui tressaillent de l'émergence de cette question-affirmation : qui es-tu ? Le sens de cette vie, le sens de cette existence, le sens du sens.

 

 

abstract 0046

 

 

                                                                          Émergence

 

 

Ici émerge un temps présent : total :

L'hyperchamp du continuum qui fait dériver chaque chose, chaque parcelle de l'univers.

Un temps qui poste des éclaireurs en quête, des conquérants aux confins sans bord du réel.

Ici un rayon d'une étoile toute proche éclaire encore la méta-bio-techno-sphère...

Un coin inclus et pourtant épargné par le bruit de la mégalopole en devenir, en extension, en expansion.

Et puis dans la vue de la galaxie en spirale de ses voies, lieux, noeuds :

le réseau des réseaux en illumination partiellement entropique.

Un coin où un oiseau sans joie ni peine, 

Brindille par brindille, assemble le nid pour la couvée prochaine...

Méditant la venue de la hors saison dans l'impermance du monde,

De l'être évolutionnaire de l'univers ici bàs.

Un coin où quand un homme saisi d'amour dans la clarté inouïe de la nuit claire :

claire des étoiles, claire de ta présence...

Et cet homme se détourne et perçoit instantanément

l'ensemble des environnements qui sont monde pour lui et pour chaque un :

l'archipel qui est la matrice engendrée de toute et chaque existence.

C'est précisément au plus lointain de l'oeil que le galet éclate, multiréferentiel,

spécifiant sa minéralité à un mètre du lac.

La placidité du lac dans le vacarme où filtrent les informations de la vie du monde.

Et c'est strictement le plus lointain, qui sans fracas ni annonce, arrive à ta rencontre.

Il arrache et emporte au loin ton coeur, le saisit d'une main qui en sait long sur les choses intersidérales.

Voici maintenant que tes yeux te voient toi même dans l'abysse.

Ils désaprennent les pleurs et les larmes.

Cherche au loin, cherche aussi ici.

 

 

                                                                                                               Vlad

 


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28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 14:16

Plus-jamais-seul-baniere.jpg

 

 

 

Plus-jamais-seul.jpg "T'es ou?" "Tu fais quoi?" "Rdv à 20H chez Léo". "Changement de programme, je suis crevé, je reste chez moi".

Les SMS envoyés chaque jour depuis nos petits écrans de portables sont légion...

Et c'est sans compter sur les heures hebdomadaires passées au téléphone...

Véritable révolution, après l'écriture et l'imprimerie, l'arrivée du téléphone portable dans nos vies a complètement bouleversé notre rapport au monde, notre rapport aux autres, notre rapport, aussi, et c'est là le plus problématique, à nous-mêmes.

Miguel Benasayag, psychanalyste, sociologue et philosophe, né en Argentine, militant guevariste emprisonné, torturé puis réfugié en France en 1978 et Angélique Del Rey, enseignante en philosophie - tous les deux membres et co-fondateurs du collectif "Malgré tout" - proposent dans ce court ouvrage de regarder de plus près ce phénomène et de réfléchir sur les conséquences psychologiques et anthropologiques de cet outil de communication dans notre quotidien...

Le téléphone portable, d'abord, c'est l'illusion de maîtriser le temps et l'espace. Joignable partout, à toute heure, les distances géographiques sont balayées, le gain de temps - efficacité, rentabilité, maîtres mots de notre société moderne - est évident, l'Homoportabilis, en véritable nomade du réseau, jongle avec les heures et les kilomètres... Vraiment? Le portable, pourtant, rend surtout velléitaire - qui n'a pas annulé un quelconque engagement  à la dernière minute par le biais d'un SMS bien senti? Homoportabilis, donc, incapable désormais de s'en tenir à une décision prise, croit pourtant qu'il peut être partout à la fois. Angoisse archaïque - Kairos chez les grecs - de l'instant qu'il ne faut pas rater, titillée par le téléphone portable qui nous inscrit partout à la fois ( si je me rends à la soirée de X, puis que je suis prévenu qu'il y a aussi une soirée chez Y, à laquelle je me rendrai en fin de soirée, après être passé par chez Z qui lui même m'a informé de la super soirée qui se déroule chez lui par texto, alors, peut-être, que j'ai une chance de ne pas rater LE moment ...). Pourtant "Là où je suis, je ne pense pas et là où je pense, je ne suis pas" (Lacan) et vouloir être partout à la fois¨, c'est avant tout n'être nulle part...

Avec le portable, la localisation est permanente (le fameux "T ou?"), le voyage est balisé, codé, encadré, programmé et l'illusion d'investir l'espace d'autant plus grande. Homoportabilis se pense nomade moderne, il est en réalité incapable d'appréhender la finitude de l'errance car il ne se déplace plus, il n'erre plus : il suit les innombrables balises mises sur sa route par la modernité.

Le portable, enfin, c'est l'illusion du lien. A l'ère du "tout communicationnel" , la communication, véritable norme moderne, engage à multiplier les liens là où en réalité elle les défait: la présence est virtuelle et notre Homoportabilis se leurre quant à la compagnie des autres (quel répertoire téléphonique bien fourni!) et a troqué la présence situationnelle (physique et bien réelle) pour la présence communicationnelle (virtuelle et illusoire). Autrement dit, inutile de prendre deux heures pour boire une tasse de thé avec un ami puisqu'il suffit de quelques secondes pour un "ça va? tu fais quoi?" ...

Une illusion qui creuse toujours plus le sentiment de solitude. Benasayag et Del rey, à ce propos, distinguent deux types de solitude: celle, qu'ils appellent "solitude du vide" et qui s'inscrit vis à vis de l'intersubjectivité, qui nécessite la présence de l'autre pour être comblée - présence de plus en plus virtuelle et inexistante, donc - et celle, qu'ils nomment "solitude pleine", plus profonde, qui consiste à être seul avec soi-même. Autrement dit, la solitude pleine, angoissante, s'apprivoise par la solitude du vide ( l'autre nous contient et nous aide à mieux vivre la solitude réelle, pleine). Le portable et l'ère du tout "communicationnel" voient émerger un homme nouveau, barbare, incapable d'appréhender sa solitude, de vivre avec, et détruisent les liens réels à grand renfort de liens virtuels ...

Comme un Objet Transitionnel (le fameux "doudou" du jeune enfant) dont notre Homoportabilis a besoin pour gérer ses angoisses vis à vis de cette réalité qu'il ne maîtrise pas, le téléphone portable produit de l'immaturité (et oui, on n'a jamais vu un enfant conserver son doudou jusqu'à l'âge adulte sans que toute une batterie de psychologues s'en mêle...).

"On m'appelle donc je suis" ...

Les plus éclairés ont bien conscience de ce qui vient d'être montré du doigt par l'analyse de ces deux auteurs. Toujours joignable, toujours situé, contrôlé, manipulé (mais oui, achetez donc une place de concert par le biais de votre smartphone et vous en ferez l'expérience instantanément: mails, SMS, vous serez informés en tant réel, alors que votre chanteur fait son dernier rappel, de l'ensemble des restaurants, pubs et cafés que vous pouvez trouver aux alentours de votre salle de concert, au cas où vous auriez encore un peu d'argent à dépenser...) qu'est-ce qui pousse donc Homoportabilis à accepter cette traçabilité dont l'intérêt économique n'est pas à démontrer?

Comme Pavlov avec ses chiens (Pavlov avait associé à la nourriture de ses chiens le tintement de cloches. Chaque fois qu'il nourrissait ses chiens, il faisait retentir les mêmes cloches. Les chiens, conditionnés par ce son, ont fini par saliver dès qu'ils l'entendaient et ce même s'ils n'étaient pas nourris simultanément) , notre société nous a conditionnés en associant deux stimuli: la situation de confort, de bien-être, de sécurité, garantie par la surveillance, le contrôle. De la même façon que les chiens de Pavlov, qui réagissent aux stimuli "cloche" en l'absence de récompense, Homoportabilis désire être contrôlé et ce même en l'absence de tout bien-être...

Les transformations psychologiques et anthropologiques opérées sur l'Homme depuis l'arrivée du téléphone portable sont donc variées et nombreuses et si je vous invite chaleureusement à lire cet ouvrage, je sais par expérience qu'il est difficile de se le procurer: il n'est plus édité, beaucoup de stocks sont épuisés et même sur les sites de vente en ligne de livres d'occasion, il n'y en a plus. C'est pour cette raison que j'ai essayé de rendre compte de son contenu de façon précise et complète, cela étant, puisque je ne suis pas Miguel Benasayag et Angélique Del Rey pour autant,  il vous reste la possibilité de chiner du côté de vos chères librairies l'exemplaire restant ...

Car enfin, s'il ne s'agit pas d'un ouvrage "réactionnaire et passéiste" qui tendrait à dire qu'il faut jeter nos téléphones et renoncer à l'ensemble des améliorations (si, si, il y en a quelques unes) dues au progrès technique ; il s'agit d'identifier les bouleversements amenés par lui et de créer, de chercher, des zones "non communicationnelles" où Homoportabilis pourrait réapprendre le lien, la solitude, la finitude et tout ce dont le prive la connexion permanente ...

 

                                                                                                                     Emelyne

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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 20:24

Encore-et-jamais-de-Camille-Laurens-Gallimard_reference.jpg

 

 

 

encore-et-jamais.jpgUn essai sur la répétition, Encore et jamais ?! Après Kierkegaard, Nietzsche, Proust, Benjamin, Musil, Broch, Kundera... Camille Laurens n’est pourtant pas de trop. Et, ne ferait-elle que les “repéter”, on soutiendra que c’est justement le point.

S’il est l’heure de faire le dîner, de partir au boulot, de repasser, entamez donc la lecture, les aiguilles arrêteront de vous grignoter l’arrière du cerveau quand vous descendrez les pages, et ça pourrait bien vous sauver la vie. N’est-ce pas suffisant ? Non, bien, ne nous arrêtons pas là, reprenons le chemin, comptons, dénombrons avec Philip Glass, Eintstein on the Beach, « Knee Play », la ronde des chiffres.

Vous possédez, à n’en pas douter, une madeleine, des vers appris par cœurs, une ritournelle, un ancien amant (et leurs regards se rencontrèrent), des premières fois qui ne reviendront jamais mais que vous gardez jalousement, et vos reprises qui les rendent toujours uniques. C’est un encore mais jamais le même, toujours des variations, il n’est pas question du cycle, d’un éternel retour nihiliste, Sisyphe roulant son rocher indéfiniment, les danaïdes remplissant leur tonneau percé. On pense plutôt à Pénélope, tissant le jour pour défaire la nuit parce qu’il est bien sûr question de toile, une toile orbitale, avec ses points, ses carrefours qui nous rattachent au passé, à sa courbe mais nous en éloignent ; on construit toujours plus loin, à la périphérie. Le fil est présent mais il n’est pas fatum  tant qu’il est dicible.

La vie est faite de répétitions, bien, il faut se construire, ou construire – «  Cent fois sur le métier tu remettras ton ouvrage », Boileau nous poursuivra toujours de son Art Poétique – mais l’identité, n’est pas l’identique (plutôt de l’ordre de l’unique) et ce n’est pas la petite musique des vers de Verlaine qu’on nous fera entendre ici plutôt Colloque sentimental ; l’événement vient tuer l’écho, leurs pas sont silencieux dans le parc solitaire et glacé. On se dégage un air nouveau en piétinant les vieilles rengaines.

De la répétition la plus ordinaire, celle du quotidien, des tâches dévolues aux femmes (si, si ! encore, toujours, hélas), au genre humain, ce qui fait nos petites vies étriquées, le conformisme, en passant par le conte et donc par l’art, cette répétition stylisée, voulue, les symboles dans la langue, dans les mots, sans délaisser la névrose du « ça se répète » ou du « ne le répète jamais », Camille Laurens tricote et met le doigt sur ces nœuds qu’on reprend, en nous rappelant avec Georges Shéhadé « qu’une fois n’est pas coutume sauf pour la mort ».

Et puisqu’elle nous y pousse laissons King Crimson nous jouer Epitaph, encore. Je vous laisse là, à vous de le lire, relire.

 

Je ne connais rien de la dame en question, sinon que cette nuit passée en sa compagnie restera encore et jamais.

Allez donc faire un tour sur Wikipédia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Camille_Laurens_(%C3%A9crivain) 

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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 17:08

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Jostein Gaarder est un auteur Norvégien qui, après avoir enseigné la philosophie et l’histoire des idées, s’est entièrement  consacré à la littérature.

Son roman, Le Monde de Sophie,  a connu un immense succès lors de sa parution en 1991 (1995 en France) et donna à son auteur une reconnaissance et une notoriété internationale, aussi bien auprès de la critique que du grand public.

Le monde de Sophie est un roman d’initiation à la philosophie.

 En effet, en suivant les aventures de Sophie, une jeune adolescente de 15 ans, et son étrange correspondance épistolaire avec un mystérieux professeur, le lecteur est entraîné dans un voyage initiatique qui retrace l’histoire et les grands mouvements de la philosophie.

 Des mythes grecs jusqu’à Freud, en passant par Platon, Descartes, Kant ou encore Karl Marx, les idées des principaux penseurs qui ont fait le monde et nous aident encore à le comprendre nous sont expliquées de manière très simple. En abordant de façon chronologique ces différents grands mouvements de la philosophie, Jostein Gaarder nous aide à mieux comprendre et cerner cette discipline méconnue et trop souvent dénigrée. Il nous ouvre les yeux sur l’importance d’une science qui non seulement façonne - et a façonné - nos différentes cultures, nos façons de penser, de voir le monde et qui nous permet également  de mieux comprendre celui-ci.

La philosophie peut être un outil, une discipline intellectuelle, un exercice systématique de la pensée qui permet une meilleure compréhension de toutes les autres sciences : les mathématiques, l’histoire, la sociologie la physique la littérature, la musique, etc.

Le Monde de Sophie est un livre que je recommande  à tout le monde, il offre la possibilité d’acquérir des bases solides et claires en philosophie tout en nous plongeant dans une intrigue romanesque qui nous tient en haleine jusqu’au bout.

 

MondeSophie02.png

 

 

 

Hum.

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