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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 17:14

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Les Musiques Électroniques : Les Argonautes du Son

 

 

Durant les années 2000, les musiques électroniques ont connu un grouillement de créativité intense et protéiforme avec la démocratisation de l'ordinateur multimédia personnel; Ce qui élimine l'apprentissage technique d'un instrument classique, cela implique plutôt d'apprivoiser les logiciels. D'autre part, elles ont pleinement bénéficié de l'avènement d'internet. Des centaines de milliers de producteurs, partout à travers le monde, de leur chambre à coucher, "dropent" des sons sur le réseau à travers les plate-formes telles que Youtube, Soundcloud... et fait impensable au temps de la toute puissance des majors : ils rencontrent leur public !

 

Nées, il y a une trentaine d'années avec les pionniers Kraftwerk, les musiques électroniques font leur apparition dans l'espace public dans les années 90. Durant cette décennie, il y a une production importante mais les musiques électroniques sont encore brutes voire frustes (observation évidemment subjective), mais elles posent les bases, une culture naît et se développe.

 

A l'orée des années 2000, les acteurs de ce mouvement ont en perspective des champs, des domaines, des térritoires d'exploration, d'expérimentation et de créativité fascinantes par leur immensité. Cela se traduit par une prolifération de genres et sous genres : IDM, Future garage, Post-2-Step, Minimal, Dubstep, Post-Dubstep, Breakcore, Drone, Glitch, Deep House, Downtempo, Ambient, Electronica, 8-Bit, Chillstep...

 

Pourquoi peut-on affirmer que le champ à explorer pour les producteurs de musiques électroniques est immense  ? Et cela en un dépassement radical de toutes les formes de musiques connues jusqu'à aujourd'hui dans l'anthropogénèse ? Qu'est ce qui fait des musiques électroniques un saut anthropogénique ?

 

Il apparaît que le point décisif est : l'explosion exponentielle des degrés de liberté, au sens cybernétique, dont dispose le producteur de "sons" dans sa pratique. Le terme sons est ici utilisé à dessein, car au delà de la musique, les producteurs de musiques électroniques, surtout pour les plus aventureux d'entre eux, manipulent, triturent, assemblent, pitchent des  matériaux sonores. Quand le terme "musique" sous entend une totalité harmonieuse, continue et englobante, le terme "sons" suggère agrégation, extension,concaténation, discontinuité, un assemblage complexe de séries hétérogènes. Cela n'évacue pas qu'ils évoluent toujours dans le domaine de la musique, c'est simplement un changement de référentiels.

 

Il s'agit ici d'expliciter cet approfondissement révolutionnaire des degrés de liberté dans la pratique musicale. La prémisse est que la musique se décompose en quatre éléments qui en forment la base : le timbre, le rythme, la mélodie et l'harmonie. Alors que les musiques classiques (prises extensivement, à savoir toutes les musiques pré-électroniques) ont exploré et excellé soit dans le rythme, l'harmonie, la mélodie ou le plus souvent en une combinaison de ces trois éléments, elles disposent d'une marge de manoeuvre très restreinte quant au timbre.

 

Le champ à partir duquel se développe les musiques électroniques est tout autre; et il peut se résumer en une formule : en musiques électroniques, il n'y a pas d'à priori, tout y est émergence à posteriori. Pour illustrer cette affirmation, il est éclairant d'observer ce qui se passe en cinéma d'animation 3D, qui a environ le même âge que les musiques électroniques. En effet, dans le cinéma d'animation 3D, il n'y a pas d'à priori : chaque élément visible dans la production finale a forcément été pensé, défini, désigné, replacé dans l'ensemble de l'oeuvre...le moindre objet, le moindre pixel. Cela est manifeste dans l'analyse du travail d'un cinéaste classique. En effet, il n'a pas d'emprise "ontologique" sur tous les éléments qui apparaissent à l'écran. Qu'il filme une scène d'un western dans le Far West, il ne maîtrise pas le petit cailloux, le petit cactus...qui vont apparaître à l'arrière plan. A vrai dire, il ne maîtrise même pas les acteurs, les figurants, les animaux ou l'environnement. Il ne peut les "concevoir", en changer la texture, la forme... Ils les prend tels quels, les arrange selon ses besoins (maquillages, costumes, décors...)et configure leurs interactions pour aboutir à un film. Si par hasard, il use de techniques visant à les modifier radicalement dans leur être-apparence, il recourra à des techniques de cinéma d'animation 3D. Il semble alors qu'il y a une profonde homologie entre ces deux domaines de création artistique.

 

Ainsi en musiques électroniques tout émerge à posteriori, nécessaire quand on remonte la flèche du temps mais peu prédictible et largement imprévisible dans l'avenir. D'abord le timbre y peut être produit, disséqué, déstructuré et restructuré indéfiniment et en même temps être reproduit exactement à l'identique grâce aux réglages numériques. Ensuite l'autre point de fascination majeur est le traitement du rythme. La production par boîtes à rythme, séquenceurs, logiciels...aboutit à une expérimentation débridée qui dans ses hauts moments de réussite excelle dans des rythmiques si complexes ( p.ex. Crypt, Burial, Aphex Twin, Deadboy, Autechre...) qu'un percussionniste traditionnel ne puis espérer en donner un rendu exactement fidèle. A vrai dire ils débouchent et pointent dans un ailleurs qui excède l'imaginaire d'Homo musicien traditionnel. Cet ouverture de possibilités apparemment illimitée permet un épanouissement exaltant dans l'approche de la rythmisation en général, éblouissant par sa radicale nouveauté. En comparaison de quoi l'harmonie et la mélodie y ont souvent un traitement minimal, tout en restant le point d'une attention particulière.

 

Ici prend fin cette étude d'une petite partie des pratiques contemporaines du phonotope. Mais cette fin n'est pas une fin. C'est une ouverture possible sur la complexité de la sphère des ondes sonores apprivoisées et destinées à Homo. Un point de vue, un point de départ parmi d'autres pour un univers au jaillissement  proliférant, étonnant et extatique.

 

 

                                                                                                                                                     Vlad

 

 

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                                                                                                  Tracklist

 

1- Crypt - Aspire

 


 

2 - Volor Flex - The Sign

 

 


 

 

3 - Henry Krinkle - Stay

 

 


 

 

4 - Access To Arasaka - Cynosure

 

 


 

 

5 - Jamie Woon - Night Air

 

 


 

 

6 - Phaeleh - Lounge

 

 


 

 

7 - Deadboy - Nova

 

 


 

 

8 - Four tet - Locked

 

 


 

 

9 - Burial - Etched Headplate

 

 


 

 

10 - Aphex Twin - Mont St Michel

 

 


 

 

11 - Synkro - Angels

 

 


 

 

12 - Marc Romboy Stefan Bodzin - Atlas

 

 


 

 

 

13 - Kangding Ray - Or

 

 


 

 

14 - Fritz Kalkbrenner - Wes

 

 


 

 

15 - Paul kalkbrenner - Aaron

 

 


 

 

16 - Jamie XX - Reconsider

 

 


 

 

17 - Jamie Woon - Spirits

 

 


 

 

18 - Dj Madd - I know it's you

 

 


 

 

19 - Burial & four tet - Moth

 

 


 

 

20 - Pleq - Reconstruction

 

 


 
                                                                              
    ENJOY !
                  

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