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  • : Sur cette planète, tous les chemins qui mènent à l'Art nous passionnent. Nous vous proposons de découvrir, à travers ce collectif, nos créations modestes mais ambitieuses, nos sources d'inspiration, nos engagements responsables, nos réflexions sociétales. De l'Art contemporain à l'Artisanat en passant par l'Art de vivre, nous souhaitons votre participation à cet espace de liberté, de partage et de création sous toutes ses formes. "Créer, c'est résister. Résister, c'est créer." S.Hessel
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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 12:22

La fin de leur monde banière

 

Bonjour à tous,

Cela fait longtemps que nous avons déserté un peu cette plateforme participative ouverte à tous: faute de temps, d'énergie, de réactions peut-être de la part de ceux à qui nous destinions nos articles...

Les résultats des élections européennes d'hier m'obligent, eux, à réagir: entre écoeurement et colère, incompréhension et dégoût, on oscille entre ces émotions-là quand l'Europe entière vient d'élire le FN comme son premier parti. (Quoi? Pas vous? C'est inquiétant, dans ce cas...)

Bien sûr, en France, on relativise: 30% de 40% ça ne fait guère plus que le score moyen réalisé par le FN depuis plusieurs années. Plus de 50% d'abstentionnistes, ce n'est que le reflet du désamour politique et des désillusions démocratiques. Rien d'étonnant, donc, me direz-vous...

A qui la faute? On peut blâmer les politiques, de droite comme de gauche, qui font la part belle aux frontistes par leurs divisions, leurs incohérences, leurs escroqueries de plus en plus nombreuses et décomplexées, leur incapacité à représenter qui que soit, trop occupés qu'ils sont à tailler des courbettes dans le monde de la finance, qui lui, par ailleurs, ne cesse d'influencer votre quotidien. Vous les critiquez, ces hommes politiques? Soit, moi aussi. Vous ne leur faites plus confiance? Evidemment, moi non plus... Vous estimez que cela doit changer? Je suis d'accord...

Et c'est là qu'interviennent ma colère et mon incompréhesion: ce changement, dont nous rêvons tous, vous, électeurs frontistes ou abstentionnistes, vous l'attendez de qui, exactement? Je ne suis pas sûre d'avoir bien compris...

Parce que si vous pensez que le Front National porte en lui les valeurs de justice et d'égalité qui font défaut à notre société - car c'est bien là la raison de votre colère, n'est-ce pas? - je dois malheureusement vous rappeler qu'il n'en est rien. Car venir agiter vos peurs, vos angoisses et vos frustrations par la haine de l'autre ne vous rendra vous, ni plus heureux, ni notre société plus juste et équitable. Vous saisissez ou il faut que je brandisse l'étendard des statistiques? Comme le font nos politiques - pas ceux que nous avons choisis, il faut pas déconner non plus - les galvaudant toujours un peu plus au profit... Mais au profit de quoi, au juste? De leur élection, par exemple. De cette quête toujours plus affolante de pouvoir et de richesses.

Je ne sais pas quelle est votre grille de lecture du monde, vous électeurs frontistes ou abstentionnistes qui avaient permis cette victoire du FN par votre désertion, mais la mienne tient compte de quelques chiffres et de nombreuses analyses: quelques milliards qui se baladent entre les mains d'une poignée d'individus pendant que la majorité est occupée à se déchirer, à se pointer du doigt. Des boucs émissaires, les civilisations en ont toujours désignés, c'est même grâce à eux qu'elles ont survécu. Mais la psychologie-sociale rappelle ceci: un groupe mature n'a pas besoin de bouc émissaire pour survivre, justement. Vous suivez ou c'est encore trop compliqué pour vos petits cerveaux remplis d'informations glanées sur TF1? Un monde où se creuse sans cesse le fossé des inégalités, où la division est permanente, où l'individualisme prime, un monde qui vous ôte votre humanité, ce monde-là, je n'en veux pas. Vous non plus, apparemment...

Mais voilà que pour l'exprimer vous décidez d'élire un parti qui fait de la haine et de la xénophobie son cheval de Troie. Vous saisissez le paradoxe de votre choix dans l'urne ou c'est toujours trop compliqué pour vos petits cerveaux trop occupés à réfléchir à quelle sera votre prochaine acquisition chez Darty/Auchan/Guess et consorts maintenant que - enfin! - votre pouvoir d'achat va pouvoir augmenter. Parce qu'en plus d'être un peu cons, vous êtes naïfs...

Mais je m'égare. La véritable question que je voulais vous poser, à vous électeurs frontistes ou abstentionistes est la suivante: puisque vous le voulez ce changement, à tout prix - et même au prix de votre humanité, comme c'est cher payé! - que faites-vous, vous, pour qu'il advienne?

Peut-être que vous avez compris que consommer toujours plus, c'est jouer le jeu des puissants industriels et du monde de la finance et que vous cessez de remplir stupidement vos caddies, réalisant quelles en sont les conséquences sur l'économie internationale? Non...

Peut-être que vous vous souciez davantage de votre environnement et que pour cette raison vous essayez de consommer sobrement? Non, toujours pas...

Peut-être que vous avez compris combien les médias vous polluent l'esprit et vous ôtent votre capacité à réfléchir par vous-même en vous bombardant d'informations prémachées toute la journée et que vous vous êtes séparés de votre odieux poste de télévision? Non, pas ça non plus...

Alors, quoi? Vous gueulez, pestez, votez - si mal ! - mais jamais vous n'interrogez vos propres agissements, votre propre responsabilité dans ce monde que vous décriez et que vous confiez au Front National?

Evidemment, il y a dans ce vote - ou cette abstention massive - autant de colère et de désillusion que d'incapacité à remettre en question votre rôle dans tout ça. Parce qu'évidemment, vous jouez un rôle, nous le jouons tous. La politique, ce n'est pas une poignée de guignols qui se payent votre tête à longueur de temps pour glaner ici ou là quelques voies supplémentaires. La politique c'est la vie dans la cité, VOTRE cité, et cette vie, vous en êtes responsables. Vous avez les moyens de changer, localement, à petite échelle, les choses. Comment? En essayant d'être moins cons, par exemple. Essayez, je vous jure, les résultats pourraient vous étonner...

A bon entendeur... Salut !

Emelyne.

 

« Etre citoyen, ce n’est pas vivre en société, c’est la changer. »

 Augusto Boal.

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1 novembre 2013 5 01 /11 /novembre /2013 14:15

Banière qui sommes nous

 

 

Create On Earth ne vous oublie pas...

Le temps nous manque mais l'engagement reste le même.

Voici une conférence riche en problématiques donc l'actualité devrait nous inquiéter davantage: vivant menacé par l'espèce humaine et propositions vers une conscience collective éclairée, Boris Cyrulnik, Pierre Rabhi et Yves Paccalet s'expriment sur des sujets divers tels que le mythe du Progrès technique, la menace écologique qui pèse de plus en plus lourd sur notre biosphère ou encore l'explosion démographique et ses conséquences sur l'appauvrissement du plus grand nombre pour la prospérité de quelques uns, tout ou presque y est abordé avec une grande simplicité et beaucoup d'humour. Il pleut, il fait froid et puisque c'est un jour férié à rester sous la couette: restez-y, oui, mais que cela ne vous empêche pas de penser!

 

Emelyne

 

 


 
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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 17:26

rousseau-baniere.jpg

 

 

Rousseau.jpgLa débâcle assurée de la République suscite maintes lamentations. Pour ma part, je me réjouis de la faillite d’un système injuste, inégalitaire, reproduisant jusque dans ses menus détails les tares du régime féodal qu’il a remplacé : je crains seulement la violence qui ne manquera pas d’accompagner sa disparition.

Certains planchent sur une VIè république, fruit d’une réflexion critique sur le statut de monarque élu accordé au président de la république. Soit. Mais quant au fond, cette VIè république ne changera rien. Car le ver est dans le fruit dès l’instant où sera reconduite la pratique de la représentation. Pour régler les affaires de ma ville j’élis un maire, des représentants régionaux pour administrer la région, et pour me représenter au parlement, j’élis un député. Que ce représentant s’assoie sur ses promesses électorales aussitôt élu ne provoque aucune révolte, à peine un haussement d’épaule fataliste. Que le président s’assoie de même sur son programme électoral ne scandalise pas : ça fait partie du folklore. Que les députés ratifient au parlement un traité européen alors que la majorité des citoyens a dit non à cette Europe-là n’a provoqué aucune révolution ; seulement éloigné un peu plus les citoyens des urnes.

C’est que le Contrat Social est depuis belle lurette rompu, et pas seulement parce que le ministre du budget en charge de la fraude fiscale planque son magot dans les places offshores. C’est aussi que la pratique séculaire de la représentation organise l’irresponsabilité des citoyens : chacun bien tranquille rejette la responsabilité sur l’élu, lui même dans la plupart des cas parfaitement irresponsable.

Avec une perspicacité qui laisse pantois, Jean-Jacques Rousseau en 1769, vingt ans avant la révolution qui allait l’institutionnaliser, repérait le danger : L’idée des représentants (…) nous vient du gouvernement féodal, de cet inique et absurde gouvernement dans lequel l’espèce humaine s’est dégradée, et où le nom d’homme est en déshonneur. Dans les anciennes républiques, et même dans les monarchies, jamais le peuple n’eut de représentant ; on ne connaissait pas ce mot-là. Il est très singulier qu’à Rome, où les tribuns étaient si sacrés, on n’ait pas même imaginé qu’ils pussent usurper les fonctions du peuple, et qu’au milieu d’une si grande multitude ils n’aient jamais tenté de passer de leur chef à un seul plébiscite.

Peut-être serait-il bon, avant que les États indépendants ne sombrent et que les financiers ne rétablissent une féodalité planétaire, que les citoyens se souviennent que leurs « représentants », constitués en classe préoccupée uniquement de sa propre perpétuation, ne les ont jamais représentés. Que le système de la représentation non seulement ne leur a pas permis de faire entendre leur voix mais les a dépossédés de tout pouvoir ; et mieux encore : les a dépossédés du désir de s’occuper de leurs propres affaires, de prendre en main le développement de leur quartier, celui de leur ville et de leur pays.

Nous avons en main les outils, y compris technologiques, pour réinventer la seule démocratie qui soit : directe. C’est la solution que défendait Rousseau, en y objectant que les climats du nord sont moins propices que ceux des Grecs à l’assemblée régulière sur la place publique, et que le souci de la cité coûte du temps : les Grecs avaient des esclaves qui travaillaient à leur subsistance tandis qu’ils s’assemblaient sur l’agora. Ces deux arguments, nous avons la chance de pouvoir les balayer d’un revers de main. Pourquoi se réunirait-on sur la place quand il y a des salles de concert gigantesques (sans parler des églises de village), et qui plus est, vides à longueur de jour ? Pourquoi se réunirait-on physiquement quand on peut sans quitter son fauteuil tenir forum sur Internet ?

Le temps nécessaire à la production des biens indispensables à l’homme va diminuant : tout serait affaire de répartition du temps de travail entre les hommes, comme de répartition des richesses. Rien, sauf la volonté majoritaire, ne s’opposerait au fait que chacun d’entre nous consacre 20 heures par semaine à la production des biens et des services, et 20 heures à la vie de sa cité.

  Tout est possible, nous n’y pensons pas assez ! écrivait Thomas Bernhard. Tout est possible, et nous ne lisons même pas les livres de ceux qui pensent… Allez, citoyens, encore un effort pour devenir révolutionnaires ! Lisez Rousseau, accessible gratuitement dans toutes les bibliothèques – la gratuité de la bibliothèque, c’est un truc que la finance internationale ne nous a pas encore enlevé, mais ça ne va pas durer vu l’empressement de notre représentant princeps à renier son programme électoral…
Virginie Lou-Nony.
Vous trouverez également  cet article sur le blog L'ortie des Books, hébergé sur Médiapart.
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12 mai 2013 7 12 /05 /mai /2013 14:42

le-penseur-2.jpg

 

 

Le-discours-est-mort-vive-la-pensee.jpgParmi les naufrages prodigieux auxquels nous assistons en ces jours de tempête, il en est un qui semble passer inaperçu, c’est le naufrage du discours. Pourtant écoutez bien : plus aucun n’est audible. Tous sont renvoyés à leur impuissance, au blabla.
Incapables d’apporter une réponse économique, sociale ou éthique, absurdes quand ils ne sont pas mensongers, les discours de la nomenclatura politico-financière autoproclamée élite, en sombrant, créent un vide nouveau et riche de possibles : la faillite du prêt à penser oblige chacun à penser.

 Depuis la Révolution (depuis l’antiquité grecque, et surtout romaine), c’est le discours qui dessine l’horizon politique. Danton, Robespierre, Saint-Just : autant d’orateurs. Leurs discours mettaient en forme les ressentis informulés, ouvraient des brèches dans le décor poussiéreux, et de là se répandait la lumière. La République fonctionne depuis sur ce modèle. Lamartine, Jaurès, De Gaulle, Marchais, Mitterrand : tous des orateurs en dépit de leur diversité.

Mais ce n’est pas le manque de talent oratoire qui a ruiné le discours. Ce sont les faits.
Il faut dire qu’après avoir scié la branche sur laquelle ils étaient assis en acquiesçant (et même en donnant la main dans l’espoir de mener le jeu) au putsch mené en Europe par les banques lors du traité de Maastricht, les politiques n’ont que ce qu’ils méritent. Ce ne sont plus eux qui gouvernent, ils ont donné le pouvoir : comment leurs discours pourraient-ils avoir le moindre impact sur la réalité ?

Ce ne sont plus eux qui gouvernent mais ce sont toujours eux qui causent, tandis que ceux qui détiennent la réalité du pouvoir se taisent, et agissent en secret sans se soucier des démentis cinglants que leurs actes infligent aux marionnettes qui s’agitent encore dans la lumière des plateaux télé.
Même le sympathique Mélanchon, fort doué en éloquence et pas à court d’idées, ne passe plus. Je l’écoutais sur Médiapart clamer « Moi je sais gouverner ! » et pensais qu’il avait beau savoir, comme il n’avait pas les commandes et ne les aurait jamais, fût-il bombardé demain premier ministre, son discours sonnait aussi creux que tous les autres.

L’économie mondiale est aux mains des banques, qui ne visent ni la démocratie ni le bonheur des peuples : comment un homme, même déterminé, même suivi par une majorité de citoyens, aurait-il la moindre chance d’y changer quoi que ce soit ? Le fantasme de l’Homme providentiel est mort lui aussi, tant mieux ! Il n’y a que ce pathétique Copé dont la cervelle est confite dans le formol pour imaginer pouvoir nous refaire le coup de 58 (sans parler du minimum de talent nécessaire pour mener à bien l’opération).

 Le discours est mort, on peut le déplorer, le pleurer, ça n’était pas mal quand même ces clameurs formidables, Entre ici Jean Moulin !… Mais voilà, sic transit gloria mundi.
Passons à autre chose : pensons.
Voilà nos oreilles lavées. Plus rien ne tient, c’est magnifique. Y’a plus d’valeurs ! comme disent les pépés. Tant mieux, il nous reste à les inventer, des plus mieux que la charité détestable, la politesse hypocrite, l’abominable tolérance, la liberté cause-toujours-tu-m’intéresses, l’égalité de ceux qui sont plus égaux que les autres, la fraternité des tonfas et j’en passe.

Mais pour inventer il faut penser, et pour penser il faut écrire, s’extirper du brouhaha, des remugles d’idées pourrissantes. On ne pense qu’en s’arrachant aux mots de la tribu, le grand Mallarmé nous l’a assez seriné. On ne pense qu’en osant poser des mots sur une feuille non pour « s’exprimer » comme on l’entend souvent dire mais pour savoir ce qu’on pense.
Ecrire, c’est prendre l’extrême risque de voir ses propres mots, de les comprendre dans leur apparence et leurs tremblements souterrains ; écrire c’est par avance supporter de se lire afin de déceler dans ses propres phrases les aberrations, les contradictions, les non-dits. Ce n’est pas une mince affaire, c’est même un danger majeur. Ecrire, c’est forcément prendre du temps, et dans ce temps accepter qu’une idée voie aussitôt après elle s’épanouir sa contradiction.
Ecrire c’est douter, et ça fait mal. Regardez les troupeaux du FN qui défilent en faisant le salut hitlérien ou en brandissant leur saucisson, ce qu’ils en font du doute. S’ils lisaient ces lignes, ils me diraient sûrement que le doute ils se le collent au cul. Rien n’est plus dangereux pour l’idéologie, rien n’est plus désastreux pour la foi en général que le doute. On préfère s’asseoir dessus, sinon c’est marée basse pour la vague bleu marine.

 Raison supplémentaire de se retrancher le temps nécessaire pour penser. Non que je prône l’érémitisme… Certes le spectacle offert par le bipède humain n’est pas à proprement parler enchanteur mais il reste toujours quelques spécimens pour racheter le genre. Pourtant, de ceux-là que nous aimons il faut s’écarter aussi, le temps nécessaire pour écrire, pour penser. Ceux qui le font sont nombreux, plus que les troupeaux beuglant avec le saucisson en bandoulière, mais moins photogéniques, assurément. Ça ne ressemble à rien un gars tout seul, pas rasé et fagoté à la diable, une nana en pantoufles et même pas lavée, comme moi que l’écriture a tirée du lit à 5 heures du mat’.

On les évalue à 7 millions, les écriveurs solitaires et secrets, j’ai vu ce chiffre sur le net, je ne sais pas d’où il sort. Mais dans les ateliers d’écriture, depuis trente ans que j’en fais, j’en ai vu défiler des gens qui écrivent, tout seuls dans leur coin, sans chercher à être publiés, simplement pour savoir, en écrivant, de quoi leur pensée est capable, et où elle va ; où va la vie, aussi, la leur et celle du genre ; à quoi ça rime, la condition humaine ; ce genre de choses…

 Parce que cette activité d’écriture est à la fois absolument vitale et invisible, parce qu’elle mérite un ancrage, un lieu, nous avons le projet, avec mes amis des ateliers d’écriture, de fonder une Maison de l’Écriture. Il y aura en France, dans un lieu visible sur une carte, dans une région par ailleurs magnifique quoique secrète, à l’écart des routes touristiques, nommée les Hauts-Cantons de l’Hérault, il y aura une Maison de l’écriture pour que tous ceux qui ont besoin de se retirer un moment, quelques jours, quelques semaines, pour écrire, puissent le faire.
C’est à l’avancée concrète de cette utopie que, sans s’interdire les digressions et les sentiers buissonniers, est consacré ce blog.

 

                                                                                                                                         Virginie Lou-Nony.

 

 

Vous trouverez également  cet article sur le blog L'ortie des Books, hébergé sur Médiapart.

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1 mai 2013 3 01 /05 /mai /2013 14:28

electriciteverte1.jpg

 

 

Tandis que les réserves d'énergies fossiles s'amenuisent de jour en jour, la consommation énergétique mondiale est  en constante augmentation sur la planète, nous descendons quasi-irréversiblement sur une pente à degrés croissant, la tendance s'étant déjà inversée; aujourd'hui, le taux journalier de consommation mondiale d'énergie est plus haut que le taux de production...

Même si le pessimisme semble être le climat dans lequel baigne la planète et dont la France a facilement recourt, il existe des individus et des groupes d'individus aux croyances inverses où l'action et la réaction sont les maîtres mot d'un changement global.


C'est ainsi que l'association Négawatt publie en 2013 un ouvrage offrant un compte rendu général - loin d'être rose - de la situation énergétique Française en décrivant  à la fois les actions engagées par des groupes de citoyens sur leur comportement énergétique, un bilan alarmant de la situation actuelle de la consommation mondiale d'énergie, en proposant aussi un scénario - certes ambitieux - d'un changement stable de la consommation et production actuelle d'énergie pour la France.

 

9782330015176

Créée en Septembre 2001, l'association Négawatt rassemble en 2012 plus de 1000 adhérants à travers la France de tout horizons dont l'implication dans le secteur énergétique est le point essentiel. Leur priorité : L'échange et l'action afin de promouvoir un nouveau modèle énergétique donnant priorité à la sobriété, l'efficacité et aux énergies renouvelables.

Ainsi, l'association constituée d'un collège de 27 experts proposent dès 2003 et mettent à jour en 2006 un premier scénario énergétique pour la France à l'horizon 2050.

En 2009, Négawatt ouvre son institut; organisme de formation, d'étude et de recherche sur les problématiques de l'énergie et du développement durable ayant pour vocation la préparation et l'accompagnement de la transition énergétique indispensable à notre société.


La consommation énergétique de la France est aujourd'hui plus qu'alarmante; difficile de se rendre compte au quotidien des enjeux et des dangers de son propre mode de consommation. A l'heure où appuyer sur un bouton nous offrant la lumière est un geste inconscient, quotidien voire naturel, le gâchis d'énergie et d'électricité est, à l'échelle d'un seul homme, tout bonnement aberrante...

On estime les gaspillages d'énergie à 60% de la consommation mondiale. Un simple exemple : Une télévision allumée 3h par jour et restant en veille le reste du temps consomme en un an autant d'énergie lorsque son écran est noir que lorsque qu'elle est allumée... Pour faire un raccourci, la consommation d'énergie de 3h de télévision allumée est la même que la consommation d'énergie de 21h de télévision en veille...

Comme la télévision, la mise en veille des appareils électriques double rapidement la consommation d'énergie d'un foyer ou d'un bureau au détriment de la consommation réelle de ses usagers!

Les pertes d'énergies sont également colossales au niveau de leur production et de leur acheminement; une centrale nucléaire à un rendement actuel de 33%, le reste étant rejeté sous forme de chaleur dans les mers, fleuves et atmosphère. Dans les 58 réacteurs Français la quantité totale de chaleur perdue représente une quantité supérieure à la totalité des consommations de chaleur de tous les bâtiments (professionnels et particuliers) de la France, perte représentant plus de 830 milliards de Kilowattheure!!

On retrouve ce même type de perte dans le chauffage, le transport et même dans notre alimentation! Une étude a montré que les ingrédients d'un simple yaourt à la fraise parcouraient une moyenne de 9000Km pour atterrir dans nos assiettes, soit le quart du tour de la terre... Le yaourt étant un produit facilement réalisable chez soi!


Localement - et je pense que c'est ici que la force et le poids de chacun réside - de plus en plus d'actions sont réalisées par des individus ayant compris l'ensemble de ces enjeux. Compensations énergétiques, économies, changements de comportement... Autant d'actions que chaque citoyen devrait intégrer à son quotidien, nous ne parlons pas d'effort, mais de changement de comportement simple, si toutefois éteindre un écran en veille est un effort, je laisse celui-ci passer son chemin (Mais je lui cracherai dans le dos au passage, faut pas déconner!)

Se poser des questions, échanger, avancer, proposer et enfin, AGIR... Parce que personne ne le fera à votre place!

 

                                                                                                                            Nanny

 

 

Les 10 points-clés du scénario Négawatt 2011:

- Une politique très volontariste de sobriété et d'efficacité énergétique, aboutissant à une diminution en 2050 de la demande en énergie primaire de 65 % par rapport à la situation en 2010 : l'exploitation du « gisement de négaWatts » permet de faire les 2/3 du chemin !

- Malgré cette politique, le maintien d'un haut niveau de services énergétiques pour les besoins de chaleur, de mobilité et d'électricité spécifique.

- Un recours prioritaire aux énergies renouvelables qui représentent à terme, en 2050, 91 % de nos ressources énergétiques.

- Une gestion coordonnée des réseaux de gaz, d'électricité et de chaleur permettant de répondre à tout moment aux besoins et d'assurer l'équilibre en puissance.

- Une anticipation de la fin des « fossiles faciles » à l'approche des pics pétrolier et gazier, par la limitation de leur utilisation à la pétrochimie et aux matières premières industrielles, ainsi qu'à quelques usages très spécifiques tels que l'industrie ou l'aviation.

- Par rapport à 2010, des émissions de CO2 divisées par 2 en 2030 et par 16 en 2050.

- Un système énergétique français presque totalement décarboné malgré un arrêt maîtrisé et cohérent de toute production d'électricité nucléaire en 2033, c'est-­à-­dire en 22 ans.

- Un cumul des émissions de CO2 sur la période 2011-­2050 conforme, dans une logique d'équité mondiale par rapport au poids démographique de la France, à l'objectif de limiter la hausse  moyenne de la température sur Terre en dessous de 2°C d'ici 2100.

- Sur l'usage des sols et l'agriculture, un scénario énergétique équilibré malgré une relocalisation des productions et un recours très important à la biomasse pour la production de matériaux et d'énergie en cohérence avec le scénario Afterres2050 du bureau d'études associatif Solagro.

- Une France avançant vers l'autonomie et la démocratie énergétiques, créant des centaines de milliers d'emplois durables, et redonnant aux territoires et à leurs acteurs une place centrale dans notre paysage énergétique.

 

 

Liens:

Négawatt, sobriété, efficacité, renouvelable

Institut Négawatt

Mouvement Colibri

 

 

 

 

 

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 19:41

 

 yourte-contemporaine-paradis.jpg

 

 

S'offrir une propriété de nos jours reste l'engagement financier le plus important d'une vie... Hélas, beaucoup de foyers n'ont pas la capacité financière d'entreprendre un tel projet sans s'endetter sur quelques décennies, ou simplement de contracter un crédit suffisant pour l'achat d'un terrain et la construction d'une maison...

Les alternatives sont plutôt minces, mais en sortant des sillons creusés par la société capitaliste nous obligeant à croire qu'il faut se saigner pour obtenir un logement décent, j'ai découvert la "yourte d'habitation".

Je vois d'ici poindre à l'horizon les discours des septiques et opposants : Non, la yourte n'est pas une habitation réservée aux hippies, saltimbanques et autres marginaux. A croire que l'administration Française est aussi bornée puisque les constructeurs de yourtes vous conseillent vivement de ne pas évoquer la yourte en temps que telle dans votre demande de permis de construire (la yourte d'habitation nécessitant un permis de construire) mais plutôt d'une "maison ronde à ossature bois"!

La yourte est une habitation traditionnelle des populations nomades Mongoles et turques datant d'environ 2000 ans. Aujourd'hui, la yourte est aussi devenue un logement sédentaire qui, en temps qu'habitation de loisir, commence à connaître une certaine popularité! C'est ainsi que nous voyons fleurir des yourtes dans de nombreux campings proposant des séjours "insolites"!

La yourte d'habitation ne constitue pas seulement un lieu de vie, elle s'inscrit également dans une démarche environnementale, les matériaux de construction sont nobles ,simples et peu coûteux ; la plupart des constructeurs proposent d'ailleurs des yourtes écologiques et biologiques. La forme ronde est propice à la détente, à la sérénité et à la paix.

Sans rentrer dans le détail, une yourte se compose d'un plancher en bois, de lattes disposées en treille, d'une roue , qui comme une clef de voûte domine la yourte et apporte un éclairage central, des murs constitués de plusieurs couches d'isolant comme la laine de mouton ou de la jute de chanvre proposant un grand pouvoir isolant, thermique, acoustique et hygroscopique (ayant le pouvoir d'absorber l'humidité de l'air) , le tout "bâché" d'une couverture hydrophobe et ignifugée.

Plusieurs artisans Français ont appris l'art de monter des yourtes, et proposent désormais des modèles artisanaux de yourtes d'habitation ou non, variant de 12 à 80m2 pour un prix pouvant aller de 2500 à 45 000€ (cette dernière étant clef en main, installation de sanitaire, cuisine, mezzanine, etc, compris dans le prix!). En moyenne, une yourte de 50m2 coûtera 8000€, une mezzanine peut y être installée et apporter 30m2 de surface habitable en plus. Plusieurs yourtes peuvent être accolées et réunies par des portes ou de petits sas, il est possible de rajouter des portes et des fenêtres, d'installer des murs de séparation pour créer des pièces. Une yourte met en moyenne un mois pour être fabriquée et 1 à 2 jours pour être montée. Les raccords à l'eau, l'électricité ou le gaz sont les mêmes que dans une maison traditionnelle aux murs crépis couleur rose "PQ"... Évidemment vous connaissez mes positions, et ma préférence irait vers un apport d'énergies propres, renouvelables et écologiques de façon autonome et intelligente (cf maison autonome), il faudrait toutefois se pencher sur les déperditions thermiques de la yourte, qui pour le moment n'a pas encore une isolation optimale!

Je laisse maintenant place aux images... En vous montrant que le rêve peut devenir une douce réalité!

 

                                                                                                                                              Nanny

 

 

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Sans titre-2

 

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Liens :

Yourtes et toiles

Yourtes contemporaines

Yourtes et tippis

La yourte ossature bois

La yourte - Wikipédia

 

 

 

 

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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 21:03

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C'est autour des années 70 que le docteur Yuri Nikolaev va faire une stupéfiante découverte. Il traite à ce moment-là un patient atteint d'une maladie psychique l'enfermant dans un mutisme complet, l'éloignant chaque jours de la réalité. Ce patient refuse de s'alimenter, Nikolaev décide alors d'aller dans le sens du patient et respecte le jeûne total que celui-ci s'impose. Nikolaev prend des notes tout au long de son expérience, et c'est au bout d'une vingtaine de jours de ce régime à l'eau que le patient ressort complètement changé : il parle à nouveau, apparaît serein et en parfaite état de santé; loin de la régression physique et psychique affichée lors de son entrée en clinique.

Suite à ces impressionnants résultats, Nikolaev accompagné de scientifiques et docteurs soviétiques, va entamer dans le cadre d'une politique de santé publique, des recherches sur le jeûne auprès de plus de 7000 patients, études qui dureront 40 ans. Stupéfaction, dans plus de 70% des cas traités, les maladies observées sont éradiquées. Troubles mentaux, skyzophrénie, anxiété, phobie, mycose, asthme, allergie, eczema, bronchite, hypertension, goutte, calcul biliaire, polyarthrite, rhumatisme, diabète, hépatite... Autant de maladies et symptômes qui disparaissent après une moyenne de 20 jours de jeûne!  Ces études n'ont jamais été mises en avant, aujourd'hui, nombre de scientifiques ont prouvé ces vertus. Recemment, les scientifiques ont pu associer au jeûne un allègement considérable des effets négatifs de la chimiothérapie ainsi qu'une régression des tissus cancéreux!

Préférant le profit, les entreprises et lobbies pharmaceutiques dénigrent ces études,  personne n'est alors en passe de se douter de l'ampleur des vertus du jeûne curatif ou thérapeutique.

Le documentaire Arte "le jeûne, une nouvelle thérapie?" de Sylvie Gilman et de Thierry De lestrade, nous offre une enquête rigoureuse sur ces méthodes de soin méconnues, car en Russie et en Allemagne, le jeûne thérapeutique a fait très rapidement son entrée dans les méthodes de soin préconisées par la sécurité sociale, ces cures sont en partie remboursées et le nombre de cliniques curative ne cesse d'être croissant!

 

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Les cures sont très encadrées, des analyses sont effectuées tout au long du processus; le patient ne boit que de l'eau et maintient une activité physique (3h de sport par jour) tout en évoluant dans un cadre naturel, calme et apaisé.

Il n'est pas aisé de soumettre son corps et son esprit à la privation de nourriture. Pour survivre, notre corps a besoin de 3 molécules essentielles : le glucose, les protéines et les lipides.

Lors de la première phase - qui peut durer entre 12h et 5 jours - la sensation de faim ne quitte pas le curiste, c'est un phase des plus critique, qui va mener le corps à la crise d'acidose. En effet, pendant ces premiers jours, le corps va puiser la totalité de ces réserves de glucose; une fois taries, la crise d'acidose se déclare, elle s'accompagne en général d'effets indésirables comme des nausées, migraines et faiblesses (pour ne citer que ceux-là!) et constitue le cap à dépasser pour que le jeûne commence à faire son travail. En effet, lors de cette crise, le corps va se tourner vers les réserves de protéines et de lipides pour les transformer en glucose et ainsi satisfaire le corps. Lorsque ce processus est en place, le curiste commence à en ressentir les effets bénéfiques et positifs accompagnés d'émotions de sérénité,  de calme et de liberté.

Le jeûne correspond au repos de l'appareil digestif; en somme, celui de l'organisme entier! Car il aspire au repos physiologique propice à l'élimination des toxines et à la reconstitution des tissus lésés. Le foie, le pancréas, les fonctions biliaires et urétiques sont au repos; il en résulte une rééquilibration du sang et la purification du milieu interieur. Lorsque la cure est terminée, la reprise alimentaire doit être  progressive et suivie.

Encore méconnues, les vertus du jeûne sont pourtant scientifiquement prouvées. Il existe très peu, voire pas de clinique pour les jeûnes thérapeutiques en France alors que celles-ci sont très développées chez nos voisins Russes et Allemands... A l'heure où nous ingurgitons de plus en plus de médicaments, compléments alimentaires et produits diverses censés guérir le corps, il est assez contradictoire de penser que l'abstinence alimentaire serait encore plus puissante! Mais c'est une évidence, quel serait l'intérêt des entreprises pharmaceutiques - profiteux de notre époque consumériste - d'accréditer cette méthode? ...

 

                                                                                                                                                         Nanny

 

 


 

Liens :

Le jeûne, une pratique de purification et de guérison

Le jeûne

 

 

 

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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 14:45

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"(...) L'apparente rationalité capitaliste est, du point de vue de la vie, du point de vue des hommes réels et des situations concrètes, une pure irrationalité qui ne tire sa force que de la puissance que les individus lui délèguent. C'est pourquoi le seul projet possible passe par la création et le développement de zones et de tendances non capitalistes, où il ne s'agira plus de trouver des plans macroéconomiques de libération, mais de nous libérer de l'économie. (...)" Miguel Benasayag et Florence Aubenas, "Résister c'est créer".

 

 

wall-marinaleda-copie-1.jpgC'est une alternative qui amuse, interpelle sans conviction pour généralement  laisser sceptiques la plupart d'entre nous. La vie locale, participative et collective n'est pas une alternative viable et ne peut pas s'appliquer à l'ensemble d'un système, d'une société, de plusieurs pays. Laissons faire nos dirigeants et continuons à espérer que la solution durable viendra d'en haut... Franchement, vous y croyez, vous? Mais c'est ainsi que se manifeste la petite voix sourde et incrédule au fond de vous, celle qui a été conditionnée par plusieurs siècles de hiérarchie verticale et de soumission confiante en un État que l'on légitime par un vote. Il ne s'agit pas de remettre en cause l'Etat ni la démocratie, car si un Droit national et l'élection d'un pouvoir politique restent indispensables, les alternatives économiques et sociales qui peuvent fédérer une société du collectif, de l'entraide, de l'économie locale et participative - seules directions viables et efficaces face à l'endettement public toujours plus important, et face au gouffre économique qui sépare tous les jours un peu plus les plus démunies des plus prospères - sont réalisables. Mais si, c'est vrai, pour preuve: Juan Manuel Sanchez Gordillo, maire d'une petite commune d'Andalousie, Marinaleda, fait face à la crise et maintient la ville en dehors du chômage et de la précarité par un système participatif et collectif où les savoirs et les savoir-faire des uns et des autres fédèrent une vie collective. Se loger pour 15€ par mois, c'est possible, il suffit de participer à la construction des habitats. Avec un taux de chômage à 0% et une démocratie participative réelle, Marinaleda indique une direction: celle du succès des initiatives indépendentes, locales et collectives. L'économie de marché international, machine à broyer toutes les tentatives équitables, et qui démunit les plus avides de justices sociales parait indestructible. Pas à Marinaleda, et on pense alors immédiatement à David et Goliath... L'issue de la bataille n'est pas écrite d'avance : plus les zones d'économie locale - telle que celle qui fonctionne à Marinaleda - seront nombreuses, variées et enrichies des savoirs et savoir-faire des citoyens acteurs de leur environnement et fédérateur de leur société à laquelle ils se sentent appartenir davantage puisqu'ils la construisent, plus l'économie libérale du capitalisme, son absurdité et la dépendance dans laquelle elle nous plonge sera mise à mal...

(...) Cette ville d’Andalousie ne connaît pas le chômage et prospère à l’ombre de sa coopérative agricole. Alors que la politique d'austérité bat son plein en Espagne, son maire, Juan Manuel Sánchez Gordillo, a pris la tête d'un mouvement de résistance populaire.(...)  Suivez les liens pour vous laisser convaincre:  link et link 

 

Emelyne

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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 19:30

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supermarche-copie-2Au coeur de l'actualité, je pense au scandale Findus, entre autres scandales toujours plus nombreux, et enjeu sociétal de taille, la grande distribution, en définitive, c'est quoi? Héritage industriel des trente glorieuses, de la croissance et du plein emploi, la grande distribution marquera une période faste et deviendra même l'emblème populaire de la démocratisation des biens de consommation. Jusque là, rien de condamnable, mais c'est sans compter les transformations absurdes et les impacts colossaux divers et variés que la grande distribution n'a depuis lors cessé de faire subir à nos sociétés modernes. Quant aux citoyens, ils se sont entre temps transformés en consommateurs... Concernée par le secteur agro-alimentaire principalement, la grande distribution, si on l'envisage plus largement, touche l'ensemble de nos consommations quotidiennes: alimentation, électro-ménager, culture, santé ; l'heure est au consumérisme et à l'acceptation résignée: "Oui, c'est vrai, les grandes surfaces pratiquent des prix de plus en plus élevés et oui, c'est vrai, on ne sait pas toujours ce que l'on mange, mais il est difficile de les contourner et puis, c'est pratique, on y trouve tout et en prime les supermarchés vendent aussi du bio, désormais..." En caricaturant à peine, voilà grosso modo ce que la plupart des consommateurs se disent après avoir rempli un caddy hebdomadaire chez Carrefour-Casino-Leclerc-Leader-Price et consorts. Réaction tiède, soumise et fataliste contre laquelle il est de notre devoir de citoyen de lutter car les enjeux autour de la grande distribution sont colossaux et innombrables. Essayons quand même...

La grande distribution, d'abord, c'est la condamnation de l'agriculture paysanne qui travaille trop souvent à perte et se retrouve obligée de vendre bien en deçà de ses tarifs à des distributeurs toujours plus gourmands qui revendent quant à eux à des prix jusqu'à dix fois supérieurs aux prix d'achats. Avec des marges inacceptables, c'est ainsi que les supermarchés remplissent leurs caisses, générant des bénéfices colossaux - 30 milliard d'euros de chiffre d'affaire pour Intermarché par exemple - alors même que la plupart de leurs employés touchent des salaires misérables, à peine suffisants pour survivre. L'indécence ne freine pourtant pas les grandes surfaces qui continuent à exploiter d'un côté pour mieux tirer profit de l'autre.

La grande distribution, ensuite, c'est un impact dramatique sur l'Homme et son environnement : des déchets toujours plus nombreux - emballages, sacs plastiques - pour un gaspillage indécent. Car pour remplir ses rayons tous les jours  et pousser toujours plus à la consommation exacerbée, les supermarchés n'hésitent pas à jeter une quantité effroyable de produits qui non seulement ne profitent à personne, puisqu'une réglementation absconse interdit la redistribution de la nourriture jetée, mais constituent une masse de déchets ingérable (Cf, Le continent déchet). Importations, fabrications douteuses, traçabilité laborieuse pour le consommateur, les procédés par lesquels vos produits de tous les jours passent avant d'atterrir dans les rayons de votre hyper reposent bien souvent sur l'exploitation inhumaine de milliers d'individus à l'autre bout du globe (Cf Boomerang - Le côté obscur de la barre chocolatée) et contribuent à la destruction toujours plus inquiétante de notre environnement.

La grande distribution, c'est aussi un impact sur notre santé: gluten, fluor, huile de palme, aspartame, sel, sucre, etc.  les ajouts et conservateurs sont légion et les conséquences terribles. Diabète, cholestérol, obésité, j'en passe et des meilleures, rien n'est trop mauvais pour vendre et les produits alimentaires distribués par nos supermarchés ne sont rien de moins qu'un poison quotidien. C'est sans compter, bien sûr, sur les pesticides innombrables et la dangerosité de l'ensemble des produits des grandes surfaces que nous consommons, car pour répondre à la demande et rester rentable, l'industrialisation massive des productions agricoles ne cesse de se développer, polluant toujours plus et se propageant à la totalité de ce que nous ingérons (Cf Notre poison quotidien, Nos enfants nous accuseront, Le monde selon Monsanto).

La grande distribution, enfin, c'est un impact terrible sur l'inconscient collectif : habitués à trouver de tout dans les rayons de notre inter, la consommation, devenue toute puissante, se retrouve au coeur d'une problématique plus générale: la jouissance immédiate. Arpenter les couloirs interminables des supermarchés, c'est avoir l'illusion destructrice que l'on peut tout obtenir, tout de suite. Le consommateur, dont les industriels ne perdent jamais de vue le pouvoir d'achat tant convoité, désire et obtient des fraises en hiver, de la viande chaque fois qu'il le souhaite, des sucreries pour son plaisir, du coca-cola pour les soirs de détente, du chocolat pour son moral, de l'absurde "eau en bouteille" (Cf Nestlé et le business de l'eau en bouteille), des livres de plage, de l'électro-ménager pour améliorer son confort et la liste n'est pas exhaustive. On trouve tout dans les grandes surfaces et c'est bien ça le problème: les frustrations sont de plus en plus difficiles à gérer, l'immédiateté est souveraine et le désespoir du citoyen réduit au rang de consommateur de plus en plus grand ( inutile de rappeler que la prise de psychotropes ne cesse d'augmenter en occident) et même quand l'on s'essaye à modérer cette consommation infernale , on est rattrapé par la publicité, instrument massivement efficace des grandes surfaces (Cf Le temps de cerveau disponible)...

Alors, oui, la grande distribution représente un enjeu économique, politique, environnemental et sociétal de taille et les industriels redoublent d'ingéniosité pour continuer à propager cette fièvre consumériste qui nous menace tous (Cf Prêt à jeter) mais les alternatives sont nombreuses également. Bien sûr, elles nécessitent un effort, celui, d'abord, de repenser nos habitudes, mais elles sont efficaces et amoindrissent les conséquences de notre quotidien privilégié sur le reste du monde: opter pour les AMAP, les producteurs locaux , acheter de saison et local, (Cf Pourquoi consommer local et de saison? ) repenser la consommation dans une logique de cycle naturel et de mutualité des ressources, prendre la mesure de son empreinte écologique (que vous pouvez calculer ici en quelques secondes à peine: link), sont des options viables et à la portée de chacun. Parce qu'il ne suffit pas d'acheter bio et commerce équitable chez Casino (je vous épargne le laïus sur le détournement pervers et rentable de ces alternatives par la grande distribution), il s'agit surtout d'une prise de conscience qui doit se traduire par des actions quotidiennes; en dépendent notre avenir et celui de nos enfants.

Enfin, et j'ai gardé le meilleur argument pour la fin, votre porte-monnaie en sera grossi de plusieurs deniers : car le mythe de la grande surface bon marché s'effondre et les alternatives variées que je viens de vous proposer sont non seulement éco-responsables mais aussi bien moins onéreuses...

Pour les sceptiques:

 

 

 

Emelyne 

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9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 13:07

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C O E 02 copy Pendant que le Monde sort une application Apple payante pour diffuser les idées de Stephane Hessel - on n'est plus à une aberration près! - Create On Earth, toujours dans un souci de cohérence et de continuité entre les mots et les actes, passe à la neutralité en émission de carbone. Comment? Rien de plus facile, il suffit de suivre ce lien: link. Diffuser et utiliser la modernité tout en restant écologiquement engagé et actif, c'est possible! Vous avez un blog? Un site? Il vous suffit d'écrire un article, d'y apposer le logo et de contacter les initiateurs de ce petit geste écolo-responsable et un arbre sera planté pour compenser votre activité sur le net!  On salue et on loue l'initiative, on la diffuse, on la partage: vous aussi, mettez-vous au vert!

 

 

bonial – promos et catalogue en ligne – un petit geste pour la planète

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