"Le monde selon Monsanto" n'était en fait, pour Marie-Monique Robin, qu'un préambule de ses recherches menées depuis quelques années... Après s'être attaquée au géant des pesticides, herbicides et OGM, Marie-Monique Robin s'est posée la question de la réglementation de ces produits chimiques présents dans nos assiettes; comment ces produits sont-ils testés, évalués et normalisés? "Notre poison quotidien" est un documentaire réalisé en 2010 qui pourrait chambouler vos habitudes alimentaires...
Selon L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), 1 à 300 000 millions de personnes sont victimes d'intoxications aiguës chaque année à cause des pesticides; 200 000 personnes en meurent chaque année. La France est le 1er consommateur Européen de pesticides, avec 80 000 tonnes par an de produits déversés dans les cultures agricoles.
Une étude Américaine, Italienne et Scandinave fait apparaître que les cancers sont plus fréquents dans les populations agricoles que dans les populations générales; que certaines maladies sont plus fréquentes dans la population de ces agriculteurs comme la maladie de Parkinson. Des études poussées, ont permis aux chercheurs d'isoler trois substances chimiques augmentant de deux à trois fois les risques de développer la maladie de Parkinson et qui sont contenues dans les herbicides et insecticides couramment utilisés par les exploitants agricoles.
La mutualité sociale agricole (MSA), a depuis quelques années changé de discours, et pointe du doigt les pesticides et herbicides, en reconnaissant et accordant le statut de maladie professionnelle à un nombre croissant d'agriculteurs exposés à de faibles doses de pesticides pendant de longues durées (excluant les intoxications aiguës, déjà reconnues par la MSA).
Les industriels prétendent de leur côté que le rapport des cancers liés aux pesticides n'a pas été démontré, tandis que la MSA dénombre de plus en plus de cas de contamination aux pesticides entraînant de graves maladies.
Le CIRC (le Centre International de Recherche sur le Cancer) classe et répertorie les produits chimiques selon leur dangerosité. Les trois premières sont :
- La classe 1 : Cancérigène pour l'homme
- La classe 2A : Cancérigène probable pour l'homme.
- La classe 2B : Cancérigène possible pour l'homme.
La première classe est établie grâce à des études épidémiologiques exceptionnelles et très difficiles. Pour la classe 2B, les substances sont classées grâce à des données expérimentales chez l'animal plus ou moins importantes.
Sur les 100 000 produits chimiques qui ont été commercialisés depuis la seconde guerre mondiale, seules 900 substances ont été évaluées par le CIRC, plus de la moitié font partie de la classe 2B, et sont donc inclassables. Seuls 20 à 30 pesticides ont été évalués par le CIRC, tandis que le marché des pesticides compte plus de 8000 produits commercialisés, et dont les études internes ne sont pas obligatoirement soumises à une publication.
Si les pesticides rendent malades leurs utilisateurs, les résidus de ces substances qui peuvent persister dans nos aliments peuvent-ils être dangereux pour l'homme?
Les résidus de pesticides présents (parce qu'évidemment il y en a!!) dans notre alimentation sont donc censés être contrôlés et ne pas dépasser ce que l'on appelle la DJA, la Dose Journalière Admissible. Définition : La DJA est la quantité d'additif alimentaire qui peut être ingérée quotidiennement et pendant toute une vie sans aucun risque.
A l'heure actuelle, personne ne sait comment la DJA a été inventé, alors qu'elle est censée protéger notre santé des risques chimiques...
Le calcul de la DJA est le suivant : Le produit testé est introduit dans l'organisme d'un certain nombre de cobayes à hauteur de la DL50, c'est à dire les doses où l'on constate la mort de 50% des cobayes évalués. Les doses sont peu à peu réduites jusqu'à ce qu'aucun cobaye ne subisse d'effet, on appelle cette dose la NOAEL qui représente la dose de référence pour un être humain; la DJA = NAOEL/100; le chiffre 100 étant le facteur sécurité. La DJA est exprimée en mg/kg.
Cette mesure est floue et incertaine; chaque métabolisme est différent et les effets sur un homme peuvent être complètement différents chez un autre. Le facteur sécurité de 100 est un chiffre qui a été choisi au hasard, "à quatre sur un coin de table" rapporte un scientifique de la FDA (Food and Drug Administration) lors d'une conférence.
La DJA est une norme, certes, mais si l'on ne tient pas compte du taux de résidu de pesticide contenu dans les aliments, la dose journalière acceptable ne sert strictement à rien, puisqu'elle n'est plus contrôlable; la DJA est donc associée à la LMR, la limite maximale de résidu. Mais comment savoir si en mangeant plusieurs quantités de fruits et légumes (et autres produit transformés!) notre LMR journalier n'a pas déjà dépassé la limite?
Tous les aliments ont des LMR différentes, divergeant selon le pays producteur et la variété du produit... Couplons le nombre de variétés, leur provenance, le nombre de pesticide, le nombre d'aliments ingérés journalièrement par un homme, les DJA de chacun, les LMR de chacun; comment ces chiffres normalisateurs peuvent-ils ne pas être dépassés?? Et comment les LMR peuvent-elles être fixées?
Une commission est chargée de fixer la DJA et la LMR de chaque aliment, chaque année, les experts y sont anonymes, les données couvertes par le secret commercial et non publiées, le contenu des sessions se tiennent en huit-clos...Aucune transparence, aucune méthode logique de contrôle...
Toutes les données toxicologiques sont privées et les industries n'ont rien à prouver quant à la publication de leurs données. Le système de protection et de réglementation concernant la toxicité des aliments n'est que politique, financière et industrielle, elle repose sur des études et des normes arbitraires et approximatives.
En Juin 2009, une étude européenne effectuée consistait à prélever les produits chimiques sur 75 000 aliments provenant de toute l'Europe, sur cet échantillon, 352 pesticides ont été identifiés, dont la moitié présentait au moins 2 types de pesticides. Les scientifiques et les recherches ne se sont jamais portés sur ce que l'on appelle "l'effet cocktail", c'est à dire le mélange de chimie que l'on peut trouver dans les aliments; les études se portaient toujours sur une substance isolée.
Pour son 4ème rapport, en 2009, le centre de contrôle d'Atlanta a mené une étude sur 2400 volontaires en évaluant leur charge chimique, c'est à dire en conduisant une recherche de résidus chimiques dans le sang et les urines. Les résidus de 212 substances ont été retrouvés dans la quasi totalité de chacun des 2400 Américains testés.
Cela se passe de la même manière pour tous les additifs alimentaires, les édulcorants, les colorants, les exhausteurs de goût... Parmi eux, et à titre d'exemple, l'aspartame, un édulcorant de synthèse qu'on peut retrouver dans plus de 600 produits alimentaires.
L'aspartame est un produit créé par la firme "Searle", famille influente dans les industries chimiques des états-unis. Des tests avaient été faits avec l'aspartame sur des jeunes souris, concluant que l'aspartame créaient des lésions neurologiques sur ces jeunes cerveaux. La FDA a pourtant accepté la commercialisation de l'aspartame, on dénote des vices de procédures dans les études faites par la FDA, empêchant une juste interprétation des risques et un calcul de la DJA. Il faut savoir qu'à l'époque, Donald Rumsfeld vient d'être nommé secrétaire à la Défense des Etats-Unis ( 2001 -2006), Donald Rumsfeld qui était également l'ancien PDG de Searle, firme fabriquante de l'aspartame. Après sa nomination, soutenue par l'influente famille Searle, Donal Rumsfeld contrôle la nomination du nouveau commissaire de la FDA; une fois en place, celui-ci balayera les études scientifiques de la FDA et autorisera la commercialisation de l'aspartame...
(Clic)
Lorsque l'aspartame fait son entrée dans le marché mondial, compte tenu d'un doute émis sur la validité des données de bases, l'OMS et la FAO sont dans l'impossibilité de fixer une DJA pour ce produit, ; pourtant, quelques temps plus tard, la DJA de l'aspartame est fixée a 40mg/kg sur des bases hautement controversées. L'aspartame comptent aujourd'hui plus de 92 effets nocifs tandis que les firmes productrices essuieront des milliers de plainte d'usagers.
En 1996, le psychiatre Raplh Walton trouve 164 publications sérieuses concernant l'aspartame; sur ces 164 publications, 74 bureaux d'études étaient directement financés par les industries de l'aspartame, et déclaraient la substance sans danger... 100% des publications restantes déclarèrent qu'il y avait des problèmes avec la substance...
Les industries ont le contrôle des études en valorisant le profit à court terme plutôt que les effets néfastes sur la santé à long terme... On observe les mêmes manipulations dans l'industrie du plastique où l'on commence par exemple à entrevoir les effets nuisibles du composant bisphénol A sur la santé de l'homme...
Nanny