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  • : Sur cette planète, tous les chemins qui mènent à l'Art nous passionnent. Nous vous proposons de découvrir, à travers ce collectif, nos créations modestes mais ambitieuses, nos sources d'inspiration, nos engagements responsables, nos réflexions sociétales. De l'Art contemporain à l'Artisanat en passant par l'Art de vivre, nous souhaitons votre participation à cet espace de liberté, de partage et de création sous toutes ses formes. "Créer, c'est résister. Résister, c'est créer." S.Hessel
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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 19:30

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supermarche-copie-2Au coeur de l'actualité, je pense au scandale Findus, entre autres scandales toujours plus nombreux, et enjeu sociétal de taille, la grande distribution, en définitive, c'est quoi? Héritage industriel des trente glorieuses, de la croissance et du plein emploi, la grande distribution marquera une période faste et deviendra même l'emblème populaire de la démocratisation des biens de consommation. Jusque là, rien de condamnable, mais c'est sans compter les transformations absurdes et les impacts colossaux divers et variés que la grande distribution n'a depuis lors cessé de faire subir à nos sociétés modernes. Quant aux citoyens, ils se sont entre temps transformés en consommateurs... Concernée par le secteur agro-alimentaire principalement, la grande distribution, si on l'envisage plus largement, touche l'ensemble de nos consommations quotidiennes: alimentation, électro-ménager, culture, santé ; l'heure est au consumérisme et à l'acceptation résignée: "Oui, c'est vrai, les grandes surfaces pratiquent des prix de plus en plus élevés et oui, c'est vrai, on ne sait pas toujours ce que l'on mange, mais il est difficile de les contourner et puis, c'est pratique, on y trouve tout et en prime les supermarchés vendent aussi du bio, désormais..." En caricaturant à peine, voilà grosso modo ce que la plupart des consommateurs se disent après avoir rempli un caddy hebdomadaire chez Carrefour-Casino-Leclerc-Leader-Price et consorts. Réaction tiède, soumise et fataliste contre laquelle il est de notre devoir de citoyen de lutter car les enjeux autour de la grande distribution sont colossaux et innombrables. Essayons quand même...

La grande distribution, d'abord, c'est la condamnation de l'agriculture paysanne qui travaille trop souvent à perte et se retrouve obligée de vendre bien en deçà de ses tarifs à des distributeurs toujours plus gourmands qui revendent quant à eux à des prix jusqu'à dix fois supérieurs aux prix d'achats. Avec des marges inacceptables, c'est ainsi que les supermarchés remplissent leurs caisses, générant des bénéfices colossaux - 30 milliard d'euros de chiffre d'affaire pour Intermarché par exemple - alors même que la plupart de leurs employés touchent des salaires misérables, à peine suffisants pour survivre. L'indécence ne freine pourtant pas les grandes surfaces qui continuent à exploiter d'un côté pour mieux tirer profit de l'autre.

La grande distribution, ensuite, c'est un impact dramatique sur l'Homme et son environnement : des déchets toujours plus nombreux - emballages, sacs plastiques - pour un gaspillage indécent. Car pour remplir ses rayons tous les jours  et pousser toujours plus à la consommation exacerbée, les supermarchés n'hésitent pas à jeter une quantité effroyable de produits qui non seulement ne profitent à personne, puisqu'une réglementation absconse interdit la redistribution de la nourriture jetée, mais constituent une masse de déchets ingérable (Cf, Le continent déchet). Importations, fabrications douteuses, traçabilité laborieuse pour le consommateur, les procédés par lesquels vos produits de tous les jours passent avant d'atterrir dans les rayons de votre hyper reposent bien souvent sur l'exploitation inhumaine de milliers d'individus à l'autre bout du globe (Cf Boomerang - Le côté obscur de la barre chocolatée) et contribuent à la destruction toujours plus inquiétante de notre environnement.

La grande distribution, c'est aussi un impact sur notre santé: gluten, fluor, huile de palme, aspartame, sel, sucre, etc.  les ajouts et conservateurs sont légion et les conséquences terribles. Diabète, cholestérol, obésité, j'en passe et des meilleures, rien n'est trop mauvais pour vendre et les produits alimentaires distribués par nos supermarchés ne sont rien de moins qu'un poison quotidien. C'est sans compter, bien sûr, sur les pesticides innombrables et la dangerosité de l'ensemble des produits des grandes surfaces que nous consommons, car pour répondre à la demande et rester rentable, l'industrialisation massive des productions agricoles ne cesse de se développer, polluant toujours plus et se propageant à la totalité de ce que nous ingérons (Cf Notre poison quotidien, Nos enfants nous accuseront, Le monde selon Monsanto).

La grande distribution, enfin, c'est un impact terrible sur l'inconscient collectif : habitués à trouver de tout dans les rayons de notre inter, la consommation, devenue toute puissante, se retrouve au coeur d'une problématique plus générale: la jouissance immédiate. Arpenter les couloirs interminables des supermarchés, c'est avoir l'illusion destructrice que l'on peut tout obtenir, tout de suite. Le consommateur, dont les industriels ne perdent jamais de vue le pouvoir d'achat tant convoité, désire et obtient des fraises en hiver, de la viande chaque fois qu'il le souhaite, des sucreries pour son plaisir, du coca-cola pour les soirs de détente, du chocolat pour son moral, de l'absurde "eau en bouteille" (Cf Nestlé et le business de l'eau en bouteille), des livres de plage, de l'électro-ménager pour améliorer son confort et la liste n'est pas exhaustive. On trouve tout dans les grandes surfaces et c'est bien ça le problème: les frustrations sont de plus en plus difficiles à gérer, l'immédiateté est souveraine et le désespoir du citoyen réduit au rang de consommateur de plus en plus grand ( inutile de rappeler que la prise de psychotropes ne cesse d'augmenter en occident) et même quand l'on s'essaye à modérer cette consommation infernale , on est rattrapé par la publicité, instrument massivement efficace des grandes surfaces (Cf Le temps de cerveau disponible)...

Alors, oui, la grande distribution représente un enjeu économique, politique, environnemental et sociétal de taille et les industriels redoublent d'ingéniosité pour continuer à propager cette fièvre consumériste qui nous menace tous (Cf Prêt à jeter) mais les alternatives sont nombreuses également. Bien sûr, elles nécessitent un effort, celui, d'abord, de repenser nos habitudes, mais elles sont efficaces et amoindrissent les conséquences de notre quotidien privilégié sur le reste du monde: opter pour les AMAP, les producteurs locaux , acheter de saison et local, (Cf Pourquoi consommer local et de saison? ) repenser la consommation dans une logique de cycle naturel et de mutualité des ressources, prendre la mesure de son empreinte écologique (que vous pouvez calculer ici en quelques secondes à peine: link), sont des options viables et à la portée de chacun. Parce qu'il ne suffit pas d'acheter bio et commerce équitable chez Casino (je vous épargne le laïus sur le détournement pervers et rentable de ces alternatives par la grande distribution), il s'agit surtout d'une prise de conscience qui doit se traduire par des actions quotidiennes; en dépendent notre avenir et celui de nos enfants.

Enfin, et j'ai gardé le meilleur argument pour la fin, votre porte-monnaie en sera grossi de plusieurs deniers : car le mythe de la grande surface bon marché s'effondre et les alternatives variées que je viens de vous proposer sont non seulement éco-responsables mais aussi bien moins onéreuses...

Pour les sceptiques:

 

 

 

Emelyne 

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