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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 11:51

 bannierehyperborée

 

Les civilisations au cours de leur ontogenèse, leur évolution propre, ont développé des systèmes d'explication et de justification du monde, de l'univers. Ils l'ont fait, entre autres, en déployant puissamment la sphère du sacré. Certaines ont créé et projeté au dessus d'elles-mêmes des divinités ( Afrique, Islam, Inde, Israël, Occident, Amérinde ) d'autres un champ sacré sans divinités ( Chine,  l'animisme pour le Japon et l'Afrique ).

Ici dans le cas de l'Occident, nous allons nous attarder sur une divinité : Phoebos Apollon. Il est avec son demi frère Dyonisos, le deux fois né, un symbole culminant de la grécité. Il est le dieu le plus complexe du panthéon grec. Essayons de recueillir et expliciter quelques uns de ses attributs les plus distinctifs.

 

Dionysos

 

 

1 . Le dieu de la divination.

Phoebos Apollon connaît toute chose,  le passé, le présent et le futur. Ce qui retient  l'attention dans cet attribut est qu'il élève au niveau du divin l'héroïsme logique des grecs, qui ont placé la connaissance comme valeur suprême de l'existence, faisant preuve sur ces chemins d'une intelligence inouïe et, par quelques aspects, effrayante. Le dieu par la bouche de la pythie en délire dans son temple à Delphes transmet le savoir aux mortels, le peuple du pays de Grèce. Plus qu'une communication, c'est un défi mortel lancé à l'intelligence des hommes. Phoebos Apollon inspire aussi la mania sacrée à celui que le dieu saisit et marque le front de son sceau. Alors l'initié voit le monde par l'oeil divin du dieu tout proche. Il est l'hyperboréen extatique, parcourant le monde, dispensant sa présence divine.

 

2. Le dieu terrible

"De l'arc et de la lyre le nom est vie, l'oeuvre la mort" Héraclite

Phoebos Apollon est aussi un dieu terrible, comme l'indique son étymologie : " celui qui détruit totalement", "celui qui anéantit totalement". Certains aspects de sa divinité inspirent la terreur. Ainsi quand il entre retentissant, pour la première fois, dans l'Olympe, tous les dieux se lèvent effrayés , saisis par sa splendeur. Contrairement à Arès, dieu de la guerre, de la violence physique et du carnage et Pallas Athéna, déesse de la victoire, Phoebos Apollon est le dieu de la violence différée, détournée. Il est présenté comme "celui qui agit de loin", " celui qui frappe de loin". Il porte l'arc d'argent et décoche la flèche la plus mortelle de la vie, le Logos, la violence réfléchie, réflexive. Ainsi est il présenté au début de l'Illiade d'Homère.

"Il dit; Pheobos Apollon entend sa prière, et il descend des cimes de l'Olympe, le coeur en courroux, ayant à l'épaule, avec l'arc, le carquois aux deux bouts bien clos; et les flèches sonnent sur l'épaule du dieu courroucé, au moment où il s'ébranle et s'en va, pareil à la nuit. Il vient se poster à l'écart des nefs, puis lâche son trait. Un son terrible jaillit de l'arc d'argent. Il s'en prend aux mulets d'abord, ainsi qu'aux chiens rapides. Après quoi, c'est  sur les hommes qu'il tire et décoche sa flèche aiguë; et les bûchers funèbres, sans relâche, brûlent par centaines. Neufs jours durant, les traits du dieu s'envolent ainsi à travers l'armée." 

Il est aussi parfois d'une cruauté inhumaine, par exemple, quand il écorche et dépèce un berger qui a eu l'outrecuidance de le défier dans un concours de la lyre. Le dieu l'emporte mais son châtiment est impitoyable.

 

3. Le dieu de la lumière

  Enfin c'est un dieu solaire, son épithète Phoebos signifie le "brillant". Il est le dieu éternellement jeune de la lumière ( méditerranéenne grecque ). Dans ses attributs tardifs, Phoebos Apollon est le dieu des arts, de la beauté, de l'harmonie, de la médecine, de la mesure, de la musique, de la danse, des sciences, de la purification et de la poésie. Il inspire l'enthousiasme au poète qu'il foudroie, lui déliant la langue pour chanter la splendeur du monde et des présences divines. Il est fondateur et protecteur de villes, de cités ( ex: Chrysé, Cilla ou encore Ténédos ). Il a séjourné sur Terre étant berger, gardant des troupeaux dans les pâturages des monts et des vallées, jouant de la lyre et exerçant le chant. Mais quand l'hiver approche, le dieu entreprend le voyage vers l'Hyperborée, pays fabuleux à l'extrême septentrion, pays des bienheureux qui vivent une vie de joie et de tranquillité supérieure, surhumaine. 

 

Phoebos Apollon, brillant et Dionysos, dieu de la vigne et de l'ivresse, obscur, sont connectés et reliés par une trame profonde malgré le contraste apparent. Ils inspirent en tant que dieux médiateurs entre les immortels et les mortels une chose sacrée : la mania, la folie divine. Phoebos Apollon frappe d'une extase lumineuse, une connaissance de toute chose, la manière la plus haute d'appartenir au cosmos pour les grecs, la vie suprême. Dionysos lui, par le fruit et le vin obscur de la vigne inspire le déchaînement mystérique de ce qui est plus initial que les passions : le fantasme fondamental d'être d'individus, d'un peuple, d'une civilisation anéantissant son individuation. Ainsi l'individu, le peuple dans le transport bachique appartiennent complètement à la physis, la nature au delà du mensonge des moeurs de la cité, de la vie sociale. Ils communient cosmologiquement. Songeons aux femmes, les bacchantes, déchaînées par le dieu, dépeçant les chevreaux dans les montagnes et mangeant leur chair crue en compagnie de satyres. Le brillant et l'obscur, deux aspects d'un même monde.

 

 

                                                                                                                                          Vlad

 

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